Samedi 13 mai à Coulanges-lès-Nevers c’était course de caisses à savons ! Pour assurer la sécurité des dizaines de bolides plus désopilants les uns que les autres mais aussi du public venu en famille, nos secouristes étaient là. Plongée au cœur d’une festivité locale dans une course pas comme les autres…

Autour des barrières installées pour l’occasion, les spectateurs et spectatrices s’installent. Des bottes de foin ont été positionnées à certains endroits de la route pour obliger les bolides à slalomer entre les virages. Après la piste d’arrivée, notre équipe de Nevers installe sa tente blanche et rouge. “Sur ce genre d’événements, on est là pour répondre à toutes les demandes de secours, explique Phylip, 59 ans. On doit pouvoir agir sur les petits accidents, les chutes, les retournements, etc.” Autour de lui, les secouristes bénévoles se regroupent pour le dernier briefing . “Vous avez bien compris la façon dont il faut agir en cas d'accident ?” Il rappelle les trois préceptes : sécuriser, alerter et agir. Une fois ces consignes données, les deux binômes se mettent en place. L’un au milieu de la course pour avoir une vue globale sur les voitures qui vont s’élancer dans quelques minutes, la seconde dans la tente, à côté de l'ambulance pour réceptionner les éventuelles personnes blessées. Au départ de la course, un pilote s'amuse quand il voit passer les secouristes de la Croix-Rouge. “C'est bien parce que si on se blesse, on sait que l'on va être soigné, lâche-t-il. Mais bon,l'idée c'est quand même que l'on n'en ait pas besoin”. “Et que l'on gagne” ajoute son copilote dans un rire communicatif.

Les premiers bolides s'élancent. Deuxième voiture, première chute.  “C'est bon, il s'est relevé, commente Franck, 55 ans sans quitter le participant des yeux. On n'intervient pas. Si jamais il était blessé, ça serait l'équipe du bas qui le prendrait en charge”. Une “voiture seringue”, une vieille baignoire ou encore un avion aux couleurs de l’Esat Fernand Poirier se succèdent. Entre deux bolides, les discussions sont légères. Les voitures s'enchaînent et l'équipe de secouristeplacée dans la zone grand public change de position pour se rapprocher d’une zone jugée “à risque”.

Dans le ciel, les nuages ont laissé place à un grand soleil. La chaleur commence à monter et devient difficilement supportable pour certaines personnes. “S’il vous plait venez, lance une femme dans le public. Y’a une dame qui vient de faire un malaise.” Franck et Phylip courent sur la piste, sautent la barrière de sécurité et s’approchent pour lui venir en aide. Après avoir apporté les premiers soins, elle est évacuée sur le village de départ.

Une ambulance remonte la piste de course pour descendre la spectatrice de 70 ans vers l’équipe en bas. “On va appeler le samu, je pense”, lance Vincent, 52 ans à Cyril, 40 ans. Un peu de sucre, d’eau et la voilà assise à l’ombre. Plus haut, en marge de la piste, les malaises se succèdent, obligeant les secouristes à stopper la course pour permettre une évacuation des prises en charge en voiture.

Quelques blessés légers viennent aussi s’installer sous la tente de la Croix-Rouge. Vincent s’active à prendre la tension, à distribuer des verres d’eau et à appliquer des compresses. “C’est la première fois que je suis secouriste pour la Croix-Rouge, explique-t-il. Bien sûr j’ai été formé en amont, mais cela reste impressionnant.” “Notre rôle est essentiel, ajoute Phylip. On est là pour sécuriser la course et agir en cas de problème, avant l’arrivée du samu. Notre autre mission sur ce type d'événements est moins connue. On a la même qualification que les pompiers pour les premiers secours, ce qui nous permet d’intervenir dans les maisons mitoyennes. Par exemple, s’il y a un arrêt cardiaque dans le coin, le samu peut nous demander d’intervenir avant qu’ils n’arrivent.” 

Derrière lui, une voiture de la course s’élance. Les freins lâchent, et le conducteur perd d’un coup le contrôle de son véhicule de fortune. Bilan : quatre blessés légers, dont une enfant qui sera conduite à l'hôpital par le samu. “Avant que le samu n’arrive, je me suis occupé du maintien de la tête, explique Vincent. C’est essentiel pour éviter des complications, c’est un acte exigeant.”“Je tire mon chapeau à tous les bénévoles qui ont participé à cet événement, salue Julien Jouhanneau, le maire de la commune. C'était une grosse organisation.” En fin de journée, la tente est pleine. Entre malaises et pieds écrasés, les secouristes auront pris en charge une quinzaine de personnes.

Un mot de Vincent et Franck sur leur première intervention ? “C’était épuisant, intense, mais aussi différent de ce que l’on a appris en formation, avec la prise en charge de vraies victimes… On progresse chaque jour dans notre mission de secouriste, si bien que l’on a hâte de recommencer” concluent-ils.

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