De grands et jeunes hommes jouent au foot sur une pelouse râpée. D’autres, assis dans l’herbe, les regardent quand d’autres encore traversent le terrain où nos équipes ont garé l’ambulance. Nous sommes à la périphérie de Calais, au milieu d’un campement de survie.

Photos Louis Witter

Contrairement à Grande-Synthe, près de Dunkerque, on ne trouve ici pratiquement que des hommes, venus d’Afghanistan ou d’Afrique. Sadk, 27 ans, arrive du Soudan. Vêtu d’un tee-shirt sans manche siglé d’une grande marque de sport, une brosse à dents et un dentifrice dans une des deux poches arrières de son jean, le jeune homme explique : « Je suis parti parce qu’il y a trop de guerre dans mon pays, la guerre tous les jours. Je suis passé par la Libye, où c’était très dur, puis je suis arrivé en France. » Sadk confie, comme beaucoup d’exilés, avoir dépensé « beaucoup d’argent, beaucoup, pour venir ici et pouvoir passer en Angleterre. » Il explique son statut de « Dubliné », à savoir qu’il fait partie des personnes faisant l'objet d'une procédure de transfert ou « réadmission » vers un autre pays européen, là où ses empreintes ont été enregistrées pour la première fois au sein de l’Union européenne. Lui interdisant de fait de rester en France. En Angleterre, il rêve de devenir mécanicien. Grâce à nos équipes, Sadk a pu appeler sa mère. « Elle a été souffrante, mais désormais elle va mieux. » Il est soulagé, cela faisait 25 jours qu’il n’avait pu la joindre. « Sans vous, ce serait impossible. »

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