Le dimanche 7 mars 2004 à 5h00 du matin, le cyclone tropical très intense " GAFILO " a frappé le Nord de Madagascar avec des vents en rafales à plus de 280 km/h. Dès le lendemain, le Premier Ministre Malgache, décrivant une situation catastrophique, inégalée dans le pays depuis 10 ans, lançait un appel à la communauté internationale. Devant la gravité de la situation, et à la demande de la Croix-Rouge Malgache (CRM), la Croix-Rouge Française (CRF) a aussitôt activé sa Plate-forme d'Intervention Régionale pour l'Océan Indien (PIROI).

A ce jour, alors que le dernier bilan officiel du CNS fait état de 113 morts, 162 disparus, 551 blessés, 238.326 sans abris (dont plus de 174.000 dans la région d'Antalaha), 20.089 habitations sinistrées, 413 bâtiments administratifs endommagés, le rapport d'évaluation des Nations Unies, quant à lui, recense plus de 700.000 personnes affectées par cette catastrophe.Les dégâts les plus importants provoqués par le passage de "GAFILO" sont surtout liés aux inondations. En effet, dans le Nord, le Nord-Est et le Sud-Est de Madagascar, celles-ci ont sévèrement affecté les récoltes de vanille, de riz et de banane, et provoqueront certainement une précarité alimentaire jusqu'à la prochaine récolte de décembre 2004. Une situation également très difficile dans la région sud-ouest (Morondava, Morombe), où de nombreuses familles ont tout perdu dans les inondations. Dans certaines régions, les stocks d'urgence ont été épuisés par la tempête ELITA" à peine un mois auparavant.A Antalaha, 85 % des habitations ont été partiellement ou entièrement détruites, la plupart étant des constructions rudimentaires en bois avec des toitures en tôle ou en chaume. L'hôpital a été relativement épargné, puisque seul le département pédiatrique a été endommagé. Les fournitures médicales n'ont pas été détériorées. Le port d'Antalaha a subi d'importants dégâts, et n'est pas opérationnel. Les routes et les ponts reliant la ville aux villages alentours sont difficilement praticables, voire impraticables. L'électricité, l'eau et les lignes téléphoniques ont été coupées.Dans de telles conditions, les maladies "hydriques" telles que la malaria ou la diarrhée peuvent rapidement resurgir. Par contre, l'apparition ou non du choléra ne pourra être constatée que 6 à 8 semaines après la catastrophe. C'est pourquoi la PIROI s'est immédiatement positionnée dans le domaine de la potabilisation de l'eau.

En réponse à l'urgence, les détails de l'opération de la PIROI

Les 8 et 9 mars deux délégués PIROI, un médecin coordinateur et un logisticien / Télécom, sont envoyés sur le terrain pour évaluer les besoins.Les 9 et 10 mars, moyens humain et matériel sont acheminés sur Antalaha. La PIROI va ainsi, dans l'urgence, distribuer de l'eau potable dans les camps de sinistrés et dans quelques quartiers non desservis, grâce à l'organisation d'une rotation dans les villages avec un camion de 4m3, l'installation de réservoirs et d'un site de production équipé de pompes et d'un décanteur.Le 12 mars, les moyens engagés sont renforcés.En coordination avec le CNS et les autres intervenants, la mission de la Croix-Rouge s'est donc essentiellement axée sur la production et la distribution d'eau potable aux populations des villages de la région d'Antalaha. Les secouristes de la Croix-Rouge Malgache contribuent également à des séances de sensibilisation pour la consommation d'eau potable dans les villages et organisent des distributions de produits de première nécessité. Par ailleurs, la CRF PIROI appuie l'expédition d'un container de vêtements, en cours de conditionnement par la Croix-Rouge des Seychelles.