Après la double catastrophe qui a ravagé le nord-est de principale île de l’archipel nippon, le 11 mars dernier, la Croix-Rouge japonaise est toujours à pied d’œuvre sur le terrain. Entre le renforcement de ses opérations de secours et son soutien aux centaines de milliers de sinistrés, la société nationale est sur tous les fronts pour tenter de soulager une souffrance qui s’avère immense.

« Cette catastrophe est sans précédent de par l’étendue des dommages et la multiplicité de ses conséquences ». Les mots de Tadateru Konoé, président de la Croix-Rouge du Japon et de la FICR, sont sans équivoque. Douze jours après le terrible séisme et le tsunami qui a suivi, les plaies du Japon sont toujours vives. Mardi, le bilan humain s’élevait à près de 23.000 personnes mortes ou disparues, dont 9.199 décès confirmés, selon la Police nationale et plus de 360.000 personnes déplacées ou évacuées.

Pourtant, dans la tourmente, la Croix-Rouge japonaise a entrepris de renforcer ses opérations de secours afin d’aider à répondre aux besoins de ces centaines de milliers de sinistrés, toujours hébergés dans des centres d’évacuation.

L’espoir, malgré tout

Depuis la catastrophe, la Croix-Rouge a concentré ses efforts sur les services de santé, déployant des dizaines d’équipes médicales dans les hôpitaux de la région la plus touchée, mais aussi dans le cadre de cliniques mobiles.

Plus de 125.530 couvertures et 20.760 colis de produits de première nécessité ont déjà été distribués et la branche japonaise de l’association s’emploie désormais à acheminer des secours supplémentaires en provenance d’autres régions du pays, notamment des couches et des aliments pour bébés, des sous-vêtements et des masques de protection. 100.000 personnes devraient ainsi en bénéficier.

Parallèlement à ces distributions d’urgence, la Croix-Rouge étudie avec les autorités locales, d’autres moyens d’améliorer les conditions de vie des rescapés dans les centres d’hébergement. Cela devrait inclure, en outre, l’installation de douches et l’amélioration des équipements sanitaires.Mais l’un des points-clé de cette assistance reste désormais la prise en charge psychologique d’une population durement éprouvée. En effet, l'impact psychologique sur ceux qui ont survécu à la catastrophe est de plus en plus apparent, notamment chez les personnes âgées et les enfants, qui souffrent du syndrome de stress post-traumatique.

Pour y pallier, la Croix-Rouge japonaise a mobilisé 2.369 infirmières et infirmiers formés à l'appui psychosocial. Certaines de ces équipes ont été déployées pour mener des évaluations dans les zones touchées, et fournir une aide aux personnes touchées par le séisme et le tsunami.

Solidarité nationale et internationale

Bien qu'aucun appel international n’ait été lancé jusqu’à présent, de nombreuses personnes ont fait des dons spontanés à leurs sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge respectives, en Amérique du Nord, en Europe et en Asie (à commencer par les pays proches du Japon comme la Chine, la Corée du Sud ou Singapour). La Croix-Rouge japonaise a également reçu des contributions en espèces de plusieurs sociétés nationales. Par ailleurs, elle a lancé une campagne de financement, en coordination avec le radiodiffuseur national (NHK) et les bureaux de poste du pays.

Le 20 mars, les dons avaient ainsi atteint 22,3 milliards de yens, soit environ 200 millions d’euros. Ces fonds seront engagés pour aider les personnes touchées en situation d'urgence, mais aussi pour la phase de reconstruction.