Pour la Croix-Rouge française, refuser la misère aujourd’hui, c’est refuser que plusieurs millions de personnes ne mangent pas à leur faim en France. En avril dernier, la Croix-Rouge française alertait l’opinion publique et les décideurs sur le caractère dramatique de la crise alimentaire sur la précarité des personnes déjà fragilisées. L’association lançait alors un appel à la mobilisation de tous afin d’intensifier les moyens affectés à l'aide alimentaire et d’en faire une priorité.

Dans ce contexte, des liens de coopération encore plus étroits entre les associations (CRF, les restos du coeur, le Secours Populaire et les banques alimentaires) se sont noués. Elle a entrainé une réponse rapide des pouvoirs publics qui ont doublé le montant du plan national d’aide alimentaire (PNAA) 2008 durant l’été et obtenu de l’Union Européenne une augmentation de plus de 50% du Programme Européen d’Aide Alimentaire (PEAD) pour 2009. Enfin, des liens se consolident avec les entreprises du secteur de l’agro-alimentaire et celles de la grande distribution.

La Croix-Rouge française a décidé d’améliorer la qualité de l’aide alimentaire au sein de son réseau et de créer de nouvelles épiceries sociales dans les deux prochaines années. Elle a d’ores et déjà diffusé un appel à projets auprès de ses délégations pour engager sans tarder le doublement du nombre de ses épiceries sociales.

Cependant, la Croix-Rouge française précise que les subventions supplémentaires apportées n’auront d’effet au mieux à la fin de l’année pour le PNAA et au cours du 1er trimestre 2009 pour le PEAD. La Croix-Rouge française connait donc une période de soudure difficile d’autant qu’elle continue à enregistrer une augmentation significative de ses bénéficiaires.

Le contexte économique qui se durcit n’annonce pas une amélioration des conditions de vie et la Croix-Rouge française craint une intensification de la précarité et de la pauvreté. Face à la crise qui risque d’être durable, la Croix-Rouge française demande le maintien de la mobilisation des différents acteurs et s’engage à participer à la recherche et la construction de solutions durables (notamment le rapprochement et l’articulation avec le secteur marchand ou la lutte contre le gaspillage par le développement de partenariats avec les producteurs et les structures d’insertion par l’activité économique).