Ce 22 août, la Croix-Rouge commémore les 150 ans de la 1ère convention de Genève, dont elle est à l’origine. Un traité au fondement du Droit international humanitaire (DIH), qui régit les relations entre États en cas de conflit

De Solférino à Genève (1859-1863)

Le 24 juin 1859, la bataille de Solferino est l'épisode décisif de la lutte pour l'unité italienne. Elle constitue la source d’inspiration pour la création de la Croix-Rouge. Assistant au drame de la bataille avec ses 40 000 morts et blessés, face aux services sanitaires des armées pléthoriques, inappropriés et totalement dépassés, Henry Dunant organise à Castiglione le secours aux soldats blessés, livrés à eux-mêmes.

En 1862, Dunant fait le récit des évènements dans Un Souvenir de Solferino et y jette les bases de ce qui deviendra les conventions de Genève : en temps de guerre, la neutralité des secours et le soin aux blessés dans distinction de nationalité. L’année suivante, à Genève, avec Gustave Moynier, Louis Appia, Théodore Maunoir et le général Henry Dufour, il fonde le futur Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour étudier les dispositions à mettre en œuvre à partir de ces idées.

De la Conférence internationale à la 1ère convention de Genève (1863-1864)

En quelques mois, le Comité organise une Conférence Internationale qui réunit 31 représentants de 16 gouvernements, la Conférence Internationale adopte les dix résolutions et les trois vœux qui vont donner vie au Mouvement International de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, dont la constitution dans chaque pays d’une Société nationale chargée de soutenir le service de santé de l’armée en temps de guerre, de former des volontaires, et le port d’un brassard à l’emblème distinctif unique : une croix rouge sur fond blanc.

Pour officialiser cet accord, à la demande du Comité, le gouvernement suisse convoque une conférence diplomatique qui a abouti à l’adoption de la Convention de Genève pour l’amélioration du sort des blessés et des malades dans les forces armées en campagne, signée le 22 août 1864 par 16 Etats, dont la France. Ils s’engagent à :

  • soigner les blessés sans distinction de nationalité;

  • la neutralité (l'inviolabilité) du personnel sanitaire et des établissements sanitaires;

  • arborer le signe distinctif de la croix rouge sur fond blanc comme emblème protecteur

Le développement des conventions de Genève

La convention du 22 août 1864 fonde donc le DIH. L’évolution des conflits impose des adaptations et des développements. Elle sera remplacée et améliorée par celles établies en 1906, 1929 et en 1949. Cette dernière s’attache notamment à la protection des populations civiles contre les effets de la guerre. Des protocoles additionnels sont ajoutés en 1977 et 2005.

Liste des États parties aux conventions de Genève