Inondations dans l'Aude - 16 octobre 2018 - © Nicolas Beaumont

Présents à la COP26 à Glasgow (31 octobre-12 novembre), nous souhaitons faire entendre notre voix singulière et proposer des réponses concrètes aux besoins des populations les plus vulnérables qui sont aussi les plus exposées aux crises climatiques. Six bonnes raisons pour nous d’y participer !

Il y a deux ans, en avril 2019, nous organisions une conférence mondiale à Cannes, intitulée  « Santé et changements climatiques : soigner une humanité à +2 °C » . Pourquoi ? Parce qu’il nous semblait vital de rappeler combien la santé des populations devait davantage être prise en compte dans la crise climatique. Lors de cette toute première « COP humanitaire », nous avons réuni plus de 500 participants venus de 70 pays pour comprendre, débattre et proposer ensemble des solutions concrètes et innovantes en matière de préparation, de prévention et d’adaptation aux changements climatiques.  

Face à une crise climatique qui s’accélère, c’est l’ensemble du Mouvement international Croix-Rouge et Croissant-Rouge qui est mobilisé et engagé. Les changements climatiques sont déjà là et leurs conséquences vont se multiplier et s’intensifier dans les années à venir.

L’urgence, aujourd’hui, c’est de mettre en œuvre une stratégie d’adaptation et d’anticipation face à ces changements pour tenter d’en réduire les impacts sur les populations les plus vulnérables, car elles sont souvent aussi les plus exposées et les plus affectées. Notre objectif est donc de mieux les préparer pour les rendre plus résilientes. 

Faire entendre nos convictions et nos engagements 

Renforcer la prévention, la préparation, l’anticipation et la réponse aux catastrophes, c’est pour nous l’un des grands enjeux aujourd’hui et c’est l’un des messages que nous allons porter haut et fort à la COP26, comme nous l’avons abordé à Cannes en 2019.

Nous faisons en effet partie de la délégation officielle de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et nous prendrons également la parole lors de deux événements parallèles organisés par la FICR les 3 et 12 novembre, axés spécifiquement sur les enjeux sanitaires liés aux changements climatiques : le premier, intitulé « Changement climatique et une seule santé – Une composante souvent négligée », et le second, « Changement climatique et santé – De la preuve à l'action ».

Deux interventions au cours desquelles nous souhaitons rappeler combien les crises climatiques peuvent impacter les systèmes sanitaires et combien les conséquences du climat sur la santé - mentale et physique - ne sont toujours pas suffisamment prises en compte par les décideurs, qu’ils soient privés ou publics. Les financements dans ce domaine demeurent bien trop faibles.

6 messages essentiels

1. Intensifier notre réponse aux besoins humanitaires croissants et aider les populations à s'adapter aux impacts des crises climatiques et environnementales. Nos programmes et opérations se basent sur des analyses de risques solides, fondées sur les données et les sciences climatiques et les connaissances locales et autochtones. Nous soutenons les personnes les plus vulnérables avec une approche inclusive.

2. Poursuivre et encourager les investissements dans la prévention, la préparation, l'anticipation et la réponse aux catastrophes, en y associant systématiquement la société civile, le secteur privé, le secteur académique et les instituts de recherche scientifique, les autorités nationales et locales.   

3. La résilience communautaire et la résilience des systèmes de santé doivent être abordées simultanément. Nous nous appuyons sur la culture et les savoir-faire des communautés et le renforcement du lien social et intergénérationnel. Il s’agit de mener une approche globale, participative et solidaire. 

4. Développer une diplomatie climatique collective, basée sur la preuve et le témoignage, pour porter la voix des plus vulnérables à la COP26 et faire des propositions face aux changements climatiques.

5. Augmenter et rendre plus efficace le financement des programmes d’adaptation sur le long terme, pour construire une résilience solide et pérenne. Il s’agit de développer les financements basés sur les prévisions météorologiques pour pouvoir intervenir davantage en amont des crises, telles que les sécheresses ou les inondations. 

6. Favoriser les pratiques écoresponsables des organisations humanitaires internationales et de leurs partenaires locaux à travers la mise à disposition de ressources financières supplémentaires et d’expertise technique.

Les messages que nous portons aujourd’hui à la COP26 s’inscrivent dans la continuité des engagements pris lors de la conférence de Cannes (cf. notre rapport  . Ils font écho également aux prises de position du Mouvement international Croix-Rouge et Croissant-Rouge à travers la Charte sur le climat et l’environnement pour les organisations humanitaires.

En outre, nous nous faisons le relais de la Charte Climat, Environnement et Humanitaire du Centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères à destination des bailleurs de fonds et des gouvernements. 

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