L’épidémie d’Ebola qui frappe la République démocratique du Congo (RDC) depuis août 2018 a fait près de 1 700 victimes.

L’épidémie d’Ebola qui frappe la République démocratique du Congo (RDC) depuis août 2018 a fait près de 1 700 victimes. Le décès d’un patient à Goma début juillet a poussé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à déclarer l’« urgence de santé publique de portée internationale ». Face à cette mesure exceptionnelle, la Croix-Rouge française et plus largement le Mouvement international Croix-Rouge se mobilise.

La mort récente d’un pasteur atteint de la maladie à virus Ebola à Goma a créé l’électrochoc. Goma, capitale du Nord-Kivu, est l'une des plus grandes villes de la République démocratique du Congo, avec plus d'un million d'habitants et est située à la frontière avec le Rwanda. Le risque de propagation de l’épidémie est donc majeur. A tel point que les experts de l’OMS réunis à Genève ont pris la décision de déclarer l’« urgence de santé publique de portée internationale »*, le mercredi 17 juillet.

Ce décès s’ajoute à une longue liste de victimes déclarées depuis la reprise de l’épidémie en août 2018, la dixième en RDC mais aussi la plus importante. Celle-ci était jusqu’à présent circonscrite dans la région de Beni-Butembo (à environ 300 km de Goma) et la province voisine de l'Ituri. À l'occasion d'une conférence de presse, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné qu'il "était temps pour le monde de prendre acte" de l'épidémie. Il a par ailleurs déploré le manque de financement des opérations de prévention mises en place pour lutter contre l'épidémie d'Ebola.

La Croix-Rouge française mobilisée depuis plus d’un an

La Croix-Rouge française mène des actions de prévention et de lutte contre la maladie à virus Ebola depuis mai 2018 en RDC. Elle est intervenue dans la province de l’Equateur, à l’Ouest du pays, touchée par une épidémie durant plusieurs mois, puis au Nord-Kivu, dès août 2018. Dans cette zone, en proie à des conflits armés mais aussi l’une des plus pauvres du monde, Ebola a fait près de 1700 morts en moins d’un an. On dénombre également 2 428 cas confirmés dont un tiers d’enfants.

La Croix-Rouge française évolue aux côtés de la Croix-Rouge de RDC. Ensemble, elles mènent des actions de prévention et de contrôle des infections dans les centres de santé de la zone affectée. Pour ce faire, elles forment les professionnels de santé et renforcent les mesures de protection des populations.

La Croix-Rouge française, experte dans la lutte contre les épidémies (cf. encadré), a ainsi conçu des bulles d’isolement temporaires permettant aux personnels de santé de délivrer des soins aux patients en toute sécurité. Grâce à ces structures, les familles peuvent également rendre visite à leurs proches sans risque et dans le respect de leur dignité.

Face à l’urgence de la situation, les efforts de réponse doivent être renforcés. La Croix-Rouge française doit multiplier ses actions de prévention en coordination avec les autorités sanitaires du pays.

La Croix-Rouge française lance un appel à dons et compte sur la générosité du public.

Les dons peuvent être effectués sur le web ou par chèque à l’attention de Croix-Rouge française :

« Urgence Ebola »  75 678, Paris cedex 14

*L'urgence sanitaire mondiale n'a été décrétée que quatre fois par l'OMS : en 2009 pour la grippe H1N1, en 2014 pour la poliomyélite, en 2014 pour l'épidémie d'Ebola qui a fait plus de 11.300 morts dans trois pays d'Afrique de l'Ouest (Liberia, Guinée, Sierra Leone) et en 2016 pour le virus Zika.

L’expertise de la Croix-Rouge française dans la lutte contre Ebola

En avril 2014, la Croix-Rouge française s’est mobilisée en Guinée pour soutenir et renforcer les capacités de réponse de la Croix-Rouge guinéenne et du ministère de la santé face à l’épidémie. La Croix-Rouge française a dirigé trois Centres de Traitement Ebola (CTE) en Guinée forestière. Simultanément aux activités de prise en charge médicale et psychosociale des patients et de leurs proches, la Croix-Rouge française a réalisé un travail de sensibilisation dans les communautés : d’une part pour améliorer leur confiance envers le CTE et les centres de santé, d’autre part pour mieux leur faire comprendre la maladie et les précautions à prendre. Ces activités se poursuivent aujourd’hui encore. Les délégués Croix-Rouge continuent d’assurer l’accompagnement psychosocial des patients guéris et des familles endeuillées notamment.