Le volcan de l’île de Saint-Vincent, dans les Petites Antilles, est entré en éruption pour la première fois depuis 42 ans le 9 avril, entraînant l’évacuation de milliers d’habitants sur une île actuellement frappée, de surcroît, par deux épidémies : la Covid-19 et la dengue. Près de 300 000 personnes sont impactées par cette catastrophe dont les effets risquent de se prolonger. En alerte dès le mois de décembre 2020, la Croix-Rouge française avec sa Plateforme d’Intervention Régionale Amériques Caraïbe (PIRAC) a dès le 13 avril, déployé vers Saint-Vincent depuis la Martinique, un stock de 40 tonnes de biens humanitaires avec le soutien maritime des Forces armées françaises présentes aux Antilles.

L’île de Saint-Vincent est recouverte depuis plusieurs jours d’un épais tapis de cendres causant des dommages matériels (accès à l’eau, à l’électricité, etc.) et des problématiques majeures de santé publique. Les îles voisines de la Barbade et de Sainte-Lucie sont également touchées par les cendres.  Le 12 avril, le dôme du volcan s’est effondré et des coulées pyroclastiques destructrices se sont produites anéantissant cultures et forêts aux alentours.

Plus de 5 000 personnes sont actuellement hébergées dans des centres d’urgence et plusieurs milliers sont accueillies par des proches dans le Sud de l’île. On dénombre au total près de 300 000 personnes impactées par cette catastrophe.

Anticipation des besoins dès le mois de décembre 2020

Le 29 décembre 2020, dès les premières manifestations d’activité du volcan, la Plateforme d’Intervention Régionale Amériques Caraïbes (PIRAC) de la Croix-Rouge française a enclenché un suivi rapproché de la situation aux côtés de la Croix-Rouge de Saint-Vincent-et-les-Grenadines. La PIRAC a pré-positionné dans le pays des stocks de première nécessité en prévision d’une catastrophe à venir (kits abris, kits hygiène, kits cuisine, moustiquaires, couvertures, etc.). Dès lors, aux premiers signes d’une éruption explosive imminente, les équipes de la Croix-Rouge de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, avec le soutien de la Croix-Rouge française, ont pu mettre à disposition des personnes évacuées des biens de première nécessité.

Le 13 avril, la PIRAC a déployé vers Saint-Vincent depuis la Martinique un stock de 40 tonnes de biens humanitaires complémentaires (kits nettoyage, matériel de protection contre la Covid-19, eau potable) avec le soutien maritime des Forces armées aux Antilles qui ont mobilisé leur frégate le Ventôse.

Les volontaires de la Croix-Rouge de Saint-Vincent se sont fortement mobilisés pour accompagner les évacuations d’urgence et sont présents au quotidien dans les centres d’hébergement mis en place par le gouvernement pour apporter du soutien et de l’aide matérielle aux familles déplacées. Ce pays est, par ailleurs, actuellement frappé par l’épidémie de Covid-19 et par une épidémie de dengue, rendant les populations encore plus vulnérables et les processus d’évacuation et d’hébergement collectif d’urgence complexes.

Un coordinateur Urgence de la PIRAC a été déployé, en tant que coordinateur de la réponse d'urgence en eau du Mouvement International de la Croix-Rouge dans le but de mettre en place des solutions techniques adaptées afin de renforcer l'accès à l'eau potable des populations. Il sera accompagné d'un équipier de notre partenaire la Fondation Veolia, mobilisé avec une laboratoire mobile afin d'analyser de manière précise l'impact des cendres sur le qualité de l'eau, ainsi la capacité des stations mobiles de potabilisation prépositionnées en Guadeloupe et Martinique à produire et distribuer de l'eau potable aux populations pourra être évaluée.

Les actions à venir

La PIRAC continuera durant toute la crise volcanique de soutenir la Croix-Rouge de Saint-Vincent-et-les-Grenadines afin de délivrer l’assistance nécessaire aux personnes qui ont dû quitter leurs maisons, laissant tout derrière elle, parfois des habitations sinistrées et des terres dévastées.

En fonction de l’évolution de la situation, d’autres actions seront à envisager afin de relever le défi d’une crise humanitaire et sociale qui peut être amenée à s’inscrire dans le temps et à atteindre durablement un pays et une population déjà affaiblie notamment par les conséquences de la situation sanitaire.

Par ailleurs, toutes les équipes de la Croix-Rouge française restent attentives au risque de retombées de cendres sur la Martinique, la Guadeloupe voire sur les îles de Nord. La PIRAC et les délégations territoriales se préparent dès à présent aux conséquences que pourraient avoir ces retombées.