Le vendredi 8 juillet, l’Institut Médico-Educatif du Centre de Protection Infantile Montaury à Nîmes a inauguré ses nouveaux locaux. Le professeur Jean-François Mattei, président de la Croix-Rouge française, a découvert un bâtiment totalement pensé pour améliorer le cadre de vie des 60 résidents, âgés de 3 à 18 ans.

Ce vendredi 8 juillet, personnel, résidents, parents d’enfants sont réunis pour l’inauguration des nouveaux locaux de l’IME. Tous sont unanimes : « C’est une véritable métamorphose ». Effectivement, les locaux nécessitaient une refonte en profondeur. Aujourd’hui, les enfants bénéficient d’un cadre de vie propice à leur épanouissement dans des conditions d’hygiène et de sécurité conformes aux normes actuelles.

Les enfants accueillis dans cet établissement sont porteurs d’un handicap physique, soit sont polyhandicapés. Les locaux les plus anciens dataient de 1922. Des rénovations avaient déjà eu lieu dans les années 1980 mais cette nouvelle rénovation était plus que nécessaire.

Un cadre familial

« On souhaitait que les enfants évoluent dans un cadre familial et non hospitalier », explique la directrice de l’établissement, Véronique Dereume. L’objectif semble atteint. Chaque enfant intègre un groupe de vie qui se compose de 6 à 8 enfants. Dans les nouveaux locaux, chaque groupe de vie a son espace propre avec une grande pièce commune à proximité des salles de détente et de jeux, ainsi qu’un coin cuisine avec un passe plat, une salle de bains et des toilettes. Pour les plus petits, un espace d’éveil sensoriel a été créé. Cela permet aux enfants de pouvoir s’y rendre dès qu’ils en ont envie.

Pour le personnel, comme pour les résidents, les effets positifs de ce changement d’infrastructure ne se sont pas fait attendre : « On ressent un apaisement général, les enfants sont plus calmes du fait de l’insonorisation des locaux. Dans les anciens bâtiments, on devait crier pour se faire entendre et le phénomène d’écho amplifiait le bruit, c’était difficile à supporter. Ces nouveaux locaux ont changé nos habitudes, ne serait-ce que pour communiquer, et cela a eu un impact direct sur l’état de stress et de fatigue des enfants. Ces locaux sont également mieux adaptés pour une prise en charge plus humaine et individualisée de l’enfant, car on peut s’isoler », argumente Mekya Samari, éducatrice spécialisée auprès du groupe « nichée moyen » qui se compose de six enfants âgés de 8 et 12 ans atteints de polyhandicap ou de troubles du comportement, de la relation et de la communication avec des traits autistiques.

Une nouvelle dynamique

« L’espace conditionne beaucoup de choses. Ce bâtiment est mieux agencé, les espaces sont différenciés, chaque pièce a sa fonction, ce qui permet de donner de nouveaux repères à nos résidents. Dans notre zone de vie, on a installé une salle de détente totalement recouverte de tapis, pour permettre aux enfants de pouvoir se déplacer seuls sans risque. Cet espace les rend plus libres de leurs mouvements, plus autonomes », commente Christine Peladan, éducatrice de jeunes enfants dans le groupe des « petits pandas » qui regroupe sept enfants de 4 à 8 ans souffrant de polyhandicap.

Une nouvelle dynamique de travail mais aussi de vie, comme en témoigne Chaimae, 16 ans, qui souffre de polyhandicap. Elle fait partie du groupe des « cap kfe » qui compte neuf jeunes de 13 à 21 ans : « C’est bien parce que c’est plus grand, il y a de l’espace pour les fauteuils. On est moins les uns sur les autres. L’espace de la salle commune nous permet de nous réunir pour écouter de la musique, danser, rigoler. C’est plus que positif.» Un enthousiasme partagé par les parents des résidents, à l’exemple de Marlène, mère de Sébastien, 14 ans : « C’est l’Amérique aujourd’hui ! Nos enfants ont de l’espace. Mon fils, qui se déplace en fauteuil, a une mobilité moins réduite. Ces lieux sont gais, lumineux. Pour nos enfants, c’est très valorisant et dynamisant d’évoluer dans une structure de cette qualité ».

Lors de l’inauguration, ce n’était pas prévu mais Morgane, 18 ans, représentante des enfants au conseil de vie sociale, a tenu à prendre la parole : « Les locaux sont très beaux et maintenant ce lieu est adapté à notre handicap. » Quelques mots qui résument toute la réussite de cette opération de rénovation.

Nathalie Auphant