Le lundi 16 mai, les nouveaux locaux de la crèche « Les diablotins » à Migennes ont été officiellement inaugurés en présence du président de la Croix-Rouge française, le Professeur Jean-François Mattei et de nombreuses personnalités locales. La particularité de cette structure est d’accueillir notamment les enfants qui sont pris en charge par la pouponnière du centre maternel de la Croix-Rouge française. Plus qu’une structure d’accueil, ce lieu a une mission sociale.

Des locaux lumineux, fonctionnels, ouverts sur un grand jardin. L’équipe de la crèche multi-accueil « Les diablotins » profite aujourd’hui d’un espace idéal pour accueillir les enfants. Le nombre de places a d’ailleurs augmenté, passant de 36 à 40. A l’occasion de son inauguration, le président Jean-François Mattei a réaffirmé l’engagement de l’association dans le secteur de l’enfance : « Les publics vulnérables sont de plus en plus nombreux et parmi eux, les enfants. On doit se mobiliser pour eux. Les crèches de la Croix-Rouge apportent une plus value sociale indéniable, car elles décalent leurs horaires pour les parents qui travaillent, elles facilitent l’accueil des enfants souffrant d’un handicap et favorisent la mixité sociale. La crèche de Migennes travaille en relais avec le centre maternel. Cette complémentarité entre ces deux structures peut être citée en exemple. »

Des structures complémentaires

Cette crèche multi-accueil fait, en effet, partie intégrante du dispositif de prise en charge de la petite enfance sur le département de l’Yonne. Une dizaine d’enfants de moins de 3 ans y sont accueillis selon les difficultés structurelles ou ponctuelles rencontrées par leur maman. L’autre spécificité de la crèche est d’accepter en journée les enfants nés sous X ou sous ordonnance de placement provisoire par le juge des enfants. Ils sont pris en charge et hébergés par la pouponnière du centre maternel en dehors des heures et des jours d’ouverture de la crèche. Ces enfants sont pris en charge jour et nuit par la Croix-Rouge. Cet accueil a nécessité la mise en place de passerelles. Pour ce faire, une auxiliaire puéricultrice est nommée référente pour chaque enfant. Ce dernier est ainsi suivi par la même personne-repère dans les deux structures. De son côté, l’auxiliaire puéricultrice est à même de pouvoir évaluer l’évolution du comportement de son protégé ; un rapport sera transmis au juge des enfants pour les cas de placement provisoire.

Cette complémentarité est facilitée par la proximité des deux structures. Mais ce qui est un atout la plupart du temps engendre quelquefois des situations un peu complexes que le personnel de la crèche a néanmoins appris à gérer. « Il arrive que certaines mères hébergées au centre soient séparées de leur enfant par décision du juge. Le personnel de la crèche se doit d’être informé de cette situation et pouvoir intervenir en cas de problème. Chaque employé est formé à la protection de l’enfance, ce qui n’est pas forcément le cas dans des structures standards. Il doit être en capacité d’accompagner la mère et de lui répondre, avec bienveillance mais sans ambiguïté, en fonction des droits qu’elle a ou de ceux qu’elle n’a pas. Le contexte juridique est précis », explique Bernard Dutilleul, directeur de la filière enfance et famille de l’inter-région Est.

Une chance pour tous les parents

Dans des cas moins problématiques juridiquement, la crèche permet aux mères du centre maternel de s’aménager du temps : « Ces moments sans l’enfant sont essentiels pour elles. Elles peuvent ainsi réfléchir à leur avenir et trouver des solutions. Pour les jeunes mères mineures que nous accueillons, c’est une solution de garde pour combiner études et maternité et également reprendre une vie sociale, car malgré leur rôle de mère, elles restent des adolescentes », explique Liliane Rousselat, directrice du pôle enfance et famille de Migennes.

Mise à part cette particularité, la crèche « Les Diablotins » fonctionne comme toutes les structures d’accueil de la petite enfance de la Croix-Rouge. Elle favorise la mixité sociale en accueillant les enfants de la commune et de la communauté de communes. Les horaires sont flexibles pour les parents qui travaillent et une aide à la parentalité est proposée si le besoin s’en fait ressentir. Quoi qu’il en soit, dans les locaux de la crèche, lorsque l’on voit le personnel s’occuper des enfants, on ne distingue aucune différence de traitement. Et ce ne sont pas les enfants qui vont s’en plaindre.

Nathalie Auphant