Bruxelles, le 20 juin 2019 – En cette Journée mondiale des réfugiés, le Bureau de la Croix-Rouge/UE invite l’Union européenne (UE) et ses États Membres à renouveler leur engagement solennel envers la Convention de 1951 sur les réfugiés en consolidant les fondements d’une approche coordonnée et durable de la protection des réfugiés. Cette approche doit conforter le principe de non-refoulement comme l’une des pierres angulaires du système et garantir l’accès à des procédures d’asile dignes en Europe au moyen d’investissements suffisants.

> Les personnes en quête de sécurité dans l’Union européenne se voient refuser l’entrée aux frontières sans la moindre prise en compte de leurs demandes de protection, en contradiction directe avec l’un des principes fondamentaux de la Convention relative au statut des réfugiés. En outre, de nombreux cas de refoulement ont été signalés ces derniers mois le long des frontières extérieures de l’Union européenne. Les solutions juridiques se faisant de plus en plus rares, les demandeurs d’asile sont forcés de prendre des risques accrus pour se mettre en sécurité. Un nombre scandaleux de migrants continue de se noyer en Méditerranée, avec 569 décès déjà enregistrés cette année, en plus des nombreuses disparitions non prises en compte. « L’Union européenne ne peut plus fermer les yeux sur ces drames », déclare Denis Haveaux, Directeur du Bureau de la Croix-Rouge/UE. « Il faut du courage politique pour mieux exploiter des outils tels que le regroupement familial, la réinstallation ou les visas humanitaires, afin que les personnes n’aient plus à faire appel aux services de passeurs peu scrupuleux », précise-t-il.Pour ceux qui parviennent à entrer sur le territoire par leurs propres moyens, poser le pied sur le sol européen ne garantit pas l’accès à des procédures d’asile équitables et efficaces. Partout dans l’Union, de plus en plus de demandeurs d’asile se voient privés de liberté dès leur arrivée. Nous sommes profondément préoccupés de constater le recours croissant à la rétention administrative dans le cadre des procédures d’asile européennes. Cette tendance se traduit d’ailleurs dans certaines propositions de loi récentes en faveur d’un élargissement des situations dans lesquelles la rétention est licite. « Il est largement reconnu que la détention a des effets néfastes durables sur la santé mentale et physique des personnes détenues et de leur famille », souligne M. Haveaux. Le placement en rétention limite en outre l’accès à une procédure d’asile équitable, en entravant la possibilité de bénéficier d’une assistance juridique adéquate.Ces obstacles doivent être réglés de toute urgence pour veiller à ce que les droits de toute personne nécessitant une protection internationale soient respectés. Nous appelons les dirigeants de l’Union européenne à assurer l’affectation de ressources suffisantes au développement d’un régime d’asile européen commun à même de garantir l’accès à une protection pour les personnes qui en ont besoin. Le financement d’une politique d’asile qui renforce les mécanismes juridiques et applique les normes les plus élevées de protection dans tous les États Membres doit être une priorité absolue. Il faut faire davantage pour lutter contre les faiblesses structurelles des régimes nationaux d’asile, afin de contribuer à préserver la dignité des demandeurs d’asile et des réfugiés dans l’ensemble de l’Union européenne.L’année 2019 est une année charnière pour l’avenir de l’Europe puisqu’elle marque le début d’un nouveau cycle institutionnel. Les membres du Parlement européen fraîchement élus seront bientôt rejoints par de nouveaux commissaires européens. À l’heure où les institutions européennes débattent de l’orientation politique générale de l’Union pour les cinq années à venir et décident du financement de ces priorités par le budget de l’UE, elles doivent se saisir de cette occasion pour décider des investissements financiers nécessaires à la conception et à la mise en œuvre d’un régime d’asile performant. Nous appelons donc les nouveaux dirigeants européens à s’engager en faveur d’une Europe qui protège réellement.Pour plus d’informations, veuillez contacter : Eva Oyon, Directrice de la communication, Bureau de la Croix-Rouge/UE,+32(0)2 235 09 22