Après un passage par la Bretagne, le 2 octobre, la tempête Alex s’est abattue sur la région PACA, provoquant des pluies torrentielles et des crues dévastatrices. Elles ont ravagé une grande partie de l’arrière-pays niçois : une situation dramatique pour de nombreux habitants des villages des vallées de la Vésubie et de la Roya. Des dizaines de maisons ont été emportées par les flots et de nombreuses autres partiellement détruites. Plus de 50 km de routes ont été coupés et plusieurs ponts se sont effondrés. Les dégâts ont également entraîné une rupture des réseaux d’eau, d’électricité et des moyens de communication. Ces villages et leurs habitants se sont retrouvés isolés de tout. Le bilan humain est toujours provisoire, faisant état de 6 personnes décédées et de 12 personnes disparues.

De nombreux volontaires de la Croix-Rouge se sont mobilisés et sont intervenus sur le terrain dès le 3 octobre.

Un dispositif en partenariat étroit avec les pouvoirs publics

En tant qu’auxiliaire des pouvoirs publics, la Croix-Rouge française a organisé sa réponse selon des modalités qui ont permis de compléter efficacement les actions des services publics de secours. Une cellule arrière départementale a été activée à la délégation territoriale de la Croix-Rouge française. En coordination avec la préfecture, nous étions présents au centre opérationnel départemental et nous avons assuré une coordination inter-associative. De plus, la Croix-Rouge française a mis en place deux centres de gestion des moyens sur site dans la vallée de la Vésubie et celle de la Roya et des dispositifs d’accueil sur le littoral.

Une mobilisation Croix-Rouge extraordinaire

Le soutien opérationnel a été mené au niveau national, avec de nombreux renforts extra-départementaux. Ce sont ainsi des volontaires Croix-Rouge venant de 19 départements français (01, 03, 05, 07, 13, 15, 25, 26, 30, 34, 38, 42, 43, 63, 69, 73, 74, 83, 84) et de la Croix-Rouge monégasque qui sont venus prêter main forte aux 150 bénévoles des Alpes-Maritimes. Lors des opérations qui ont été menées jusqu’au 19 octobre, ils ont accueilli et accompagné les sinistrés, dans des centres d’hébergement d’urgence, notamment à Breil-sur-Roya, Menton, Biot et Mandelieu. À l’aéroport de Nice, nous avons pu assurer une mission d’accueil des impliqués, arrivant en bus ou par hélicoptère, avec, entre autres, une cellule d’urgence médico-psychologique. Les équipes ont également mené des opérations « Coup de main, coup de cœur » pour aider à nettoyer et remettre en état les habitations.

Le 6 octobre, le président de la Croix-Rouge française, le Professeur Jean-Jacques Eledjam, était sur place pour encourager les nombreux volontaires déployés sur ce dispositif hors norme.

Dans les vallées de la Vésubie et de la Roya

Une quarantaine de bénévoles se sont engagés pour porter secours aux habitants. Des centres de gestion ont été mis en place pour faciliter l’acheminement des moyens. Des centres d’accueil des impliqués ont été installés, ainsi qu’un centre d’hébergement d’urgence. Des visites à domicile pour la collecte des besoins, les soins et les distributions alimentaires et de médicaments ont été organisés.

Dans les communes de Tende et de Saint-Dalmas

Ces sites étaient uniquement accessibles par hélicoptère. Sur place, plus de 20 bénévoles se sont engagés dans des actions qui comprenaient :

  • La mise en place de deux centres d’accueil pour les impliqués

  • Le renfort des actions des sapeurs-pompiers avec deux véhicules de secours et d’assistance aux victimes, un pour le prompt secours, un pour les évacuations héliportées.

  • Les évaluations dans les communes des besoins des populations.

  • Un soutien psychologique en lien avec la cellule d’urgence médico-psychologique.

  • Un soutien logistique pour le chargement et le déchargement du fret des hélicoptères et l’embarquement des passagers.

  • Un soutien logistique auprès des communes pour la gestion des stocks alimentaires.

Une reconstruction de grande ampleur

Les équipes de la Croix-Rouge ont été au plus près des personnes sinistrées jusqu’au 19 octobre, non seulement pour prodiguer les premiers secours et apporter des aides logistiques et matérielles, mais aussi pour faire vivre in situ le premier de nos grands principes d’action : l’Humanité. Vient ensuite le temps des grands chantiers de réhabilitation des infrastructures et des habitations. Un préfet en charge de la reconstruction va être nommé. Les dégâts sont d’une telle ampleur que de nombreux mois seront nécessaires avant que les habitants de la région puissent retrouver leur vie d’avant.

Benjamin Lagrange

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