Les principales organisations professionnelles du secteur social, médico-social et sanitaire privé à but non lucratif réitèrent leur appel en faveur d’une revalorisation des salaires de tous les professionnels du soin et de l’accompagnement.

Lettre ouverte "Pourquoi pas moi ?" (à télécharger ci-joint)

Alors qu’il y a aujourd’hui près de 10 millions de personnes en situation de vulnérabilité en France et que les besoins en matière de soin n’ont jamais été aussi forts, les métiers du secteur social et médico-social n’ont jamais été aussi peu considérés.

Pour sécuriser les parcours des plus fragiles et préserver la qualité de leur accompagnement, la Croix-Rouge française, la FEHAP et Nexem, organisations professionnelles des employeurs du secteur social, médico-social et sanitaire privé à but non lucratif, alertent les pouvoirs publics sur l’urgence d’une réforme en profondeur.

Pour construire un système de soins complet, à même de relever les défis d’aujourd’hui et de demain, elles appellent à revaloriser les carrières des milliers d’hommes et de femmes qui dédient leurs vies à l’accompagnement et au lien social, au même titre que les acteurs du système sanitaire et tout autant mobilisés pendant la crise sanitaire.

"Nos établissements privés non lucratifs ont un rôle majeur à jouer dans notre système de protection sociale et pour relever les grands défis des mois et années à venir. Nous sommes le premier pilier social et médico-social en France et prouvons chaque jour la pertinence de notre modèle, grâce à l’impact social considérable de nos activités et leur capacité à innover au  plus près des territoires. Nos trois organisations représentent à elles seules près de 850 000 salariés et nous ne pouvons envisager qu’ils soient laissés pour compte" Jean-Christophe Combe, Directeur Général de la Croix-Rouge française

"A l’heure où nos établissements sortent épuisés d’une période de crise sanitaire sans précédent, il n’est pas envisageable de voir un tri s’opérer entre des professionnels éligibles ou pas à une revalorisation salariale. Il en va de l’engagement de l’état à tenir ses promesses pour notre secteur mais aussi de celui des départements pour qu’ils agissent en conséquence. Rien ne serait plus incohérent que de voir des professionnels exerçant le même métier dans un même établissement être traités différemment", souligne Marie-Sophie Desaulle, Présidente de la FEHAP

"Il est urgent de passer à l’action ! Investir dans le prendre soin, c’est investir dans la prévention des risques sociaux et sanitaires, c’est prévenir la saturation des structures sanitaires, c’est travailler à une société plus inclusive et c’est assurer des trajectoires professionnelles pour des milliers de travailleurs." commente Alain Raoul, Président de Nexem.

Des premières initiatives encourageantes mais insuffisantes

Alors que les organisations professionnelles ont à plusieurs reprises souligné la nécessité d’appliquer au secteur les revalorisations négociées dans le cadre du Ségur, une première réponse a été apportée par la mission Laforcade. Si les conclusions de cette dernière vont dans la bonne direction, elles s’avèrent toutefois insuffisantes. Elles ont, depuis, été complétées par d’autres annonces gouvernementales : par le ministre de la Santé (élargissement du produit des négociations avec la fonction publique hospitalière), et par la ministre déléguée à l’autonomie (revalorisation des métiers du domicile).

Cependant, ces annonces répondent partiellement au problème et soulèvent deux enjeux majeurs :

  • Leur cohérence, puisque chacun de ces dossiers renvoie à des modalités de travail différentes. Sans coordination ni interaction, ces chantiers sont condamnés à l’inefficacité.

  • Le périmètre concerné, car seul le handicap financé par l’assurance maladie est visé par les différentes annonces, excluant de fait celui financé par les départements ainsi que tout le secteur social (protection de l’enfance, lutte contre les exclusions et la pauvreté, protection, juridique des majeurs). L’accompagnement des personnes exigeant de plus en plus la transversalité des secteurs, pourquoi cette segmentation, sinon pour recréer des silos en contradiction complète avec la transformation de l’offre sociale et médico-sociale ?

Un impératif pour notre société

Personnes âgées, handicapées, en situation d’exclusion, de pauvreté, femmes battues, enfants en difficulté… les publics vulnérables représentent environ 15 % de la population française, soit près de 10 millions de personnes.La vocation des métiers de l’accompagnement et du lien social est de limiter les risques d’isolement et de marginalisation, d’agir en prévention, de réduire les inégalités de santé et de permettre aux personnes d’exercer pleinement leur citoyenneté. Le social et le médico-social est ainsi un secteur d’intérêt général, essentiel pour la cohésion sociale, du bien vivre et de l’envie de vivre ensemble.

Un investissement gagnant pour l’économie

Il s’agit également d’un secteur essentiel pour l’économie qui représente une remarquable opportunité pour un marché de l’emploi en tension. Les besoins sociétaux étant de plus en plus importants, le nombre de postes disponibles et non délocalisables est en augmentation constante. Il.A titre d’exemple, entre 2021 et 2025 plus de 42 000 recrutements sont attendus pour remplacer les départs en retraite. Par ailleurs, la variété des emplois proposée est une chance, constituant un tremplin d’insertion professionnelle pour les jeunes, quels que soient leur niveau d’études, leur cursus scolaire et leurs aspirations professionnelles.

Avec #pourquoipasmoi, le secteur social et médico-social privé non lucratif se mobilise pour qu’enfin, une approche globale du système de soins soit retenue, afin d’assurer l’équité de traitement des professionnels et la pérennité de l’accompagnement des publics précaires. Un enjeu indispensable pour que les usagers bénéficient de l’accompagnement de qualité qui leur est dû, quelle que soit la structure, et qu’ils ne soient, eux aussi, contraints de réclamer « Pourquoi pas moi ? »

Contacts Presse

Christèle Lambert-Côme

Responsable du service presse

Elodie Bourdillel

Attachée de presse

Permanence week-end et jours fériés

Service Presse