Noyade

Comment réagir face à une noyade ?

Si elle concerne toutes les tranches d'âges, la noyade reste la première cause de mortalité accidentelle chez les enfants. La présence de liquide dans les voies respiratoires de la victime l’empêche de respirer et son organisme est privé d’oxygène. Ses poumons et son cerveau peuvent alors être lésés.

Si dans certains cas la noyade peut être mortelle ou laisser des séquelles, elle doit également être prise en charge assez tôt pour éviter ces graves conséquences. Alors comment réagir face à une noyade ? Quels gestes de premiers secours adopter ? Et comment prévenir ce type d'accident ?

Les gestes qui sauvent en cas de noyade

Si vous assistez à une noyade (dans une piscine, dans la mer ou l’océan), ne prenez aucun risque, alertez immédiatement la personne en charge de la surveillance du plan d’eau (un surveillant de baignade, ou un MNS - Maître Nageur Sauveteur). La noyade a lieu dans un espace non surveillé ? Si vous n'avez pas été formé à sortir une personne de l’eau, ne prenez aucun risque, envoyez-lui si possible un objet flottant et demandez de l’aide.

Si la victime est consciente

Une fois la victime sortie de l’eau, commencez par vérifier si elle réagit en lui parlant et en lui posant des questions. Vous pourrez ainsi facilement contrôler et évaluer son niveau de conscience.

Si la victime est consciente et respire, demandez-lui de se calmer. Allongez-la confortablement, couvrez-la et appelez les secours. La victime devra de toute façon être examinée (notamment pour vérifier l'absence de complications pulmonaires).

Si la victime est inconsciente mais respire

La victime ne parle pas et ne réagit pas. Pour vérifier qu'elle respire, vous devez commencer par libérer ses voies aériennes. Pour cela, placez d’abord l’une de vos mains sur le front de la victime et basculez doucement sa tête en arrière. À l'aide de votre autre main, dégagez ensuite ses voies respiratoires : pour cela, positionnez l’extrémité de vos doigts sous son menton, et ouvrez-lui la bouche (pour décoller la langue du fond de la gorge, et ainsi dégager les voies aériennes).

Ensuite, vérifiez si la victime respire normalement ou non. Penchez-vous et écoutez les bruits de sa respiration. En même temps, vérifiez que sa poitrine se soulève et s’abaisse de manière régulière. Vous devez observer, sentir et écouter une respiration régulière pendant au moins 10 secondes d’affilée.

Après vous être assuré de l’état de la victime, appelez les secours (vous pourrez alors leur transmettre des informations précises et utiles). En attendant leur arrivée et si la victime respire normalement, vous devez mettre la victime en PLS (Position Latérale de Sécurité).

Attrapez le bras de la victime le plus proche de vous, et placez-le dans une position à angle droit de son corps. Veillez à ce que la paume de sa main reste tournée vers le haut. Saisissez ensuite son autre bras, et placez le dos de sa main contre son oreille, de votre côté. Avec votre autre main, attrapez la jambe qui se trouve le plus loin de vous, et relevez-la (le pied de la victime doit rester au sol). Faites rouler la victime en tirant sur sa jambe, jusqu’à ce que son genou touche le sol. Dégagez ensuite votre main. En PLS, la hanche, le genou et le pied de la victime doivent former un angle droit. Enfin, pour permettre à l’eau de s’écouler vers l’extérieur, ouvrez la bouche de la victime d'une main, sans faire bouger sa tête. Vérifiez régulièrement sa respiration, jusqu'à l'arrivée des secours.

Si la victime ne respire pas normalement

Si la victime est inconsciente et ne respire plus (ou anormalement), demandez immédiatement à quelqu’un d'appeler les secours, et commencez une réanimation cardio-pulmonaire. Si un défibrillateur automatisé externe est disponible, utilisez-le en priorité.

Vous devez effectuer plusieurs séries de compressions thoraciques et d’insufflations. Débutez par 5 insufflations par le bouche à bouche puis chaque série doit comporter 30 compressions thoraciques, suivies de 2 insufflations. Si vous n’avez pas été formé aux premiers secours ou si vous ne vous sentez pas capable d’effectuer le bouche à bouche, vous pouvez n’effectuer que des compressions thoraciques (à un rythme de 2 compressions par secondes - 120 par minute) dans l’attente des secours.

Comment effectuer le massage cardiaque ?

Placez la victime sur le sol ou une autre surface dure. Après l'avoir dévêtue (au niveau de la poitrine), mettez-vous à côté d’elle à genoux, et commencez par poser le talon de l’une de vos mains au milieu de sa poitrine. Placez ensuite le talon de votre autre main sur la première, et solidarisez vos deux mains. Veillez à ce que vos mains ne soient positionnées ni sur les côtes de la victime, ni sur la partie inférieure de son sternum. Pour réaliser les compressions, vos épaules doivent se situer juste au-dessus de la poitrine de la victime. Gardez vos bras tendus, et comprimez le sternum verticalement, en l’enfonçant de 5 à 6 cm.

Après chaque compression, laissez sa poitrine reprendre sa position naturelle, en laissant vos mains en position sur le sternum : cela permet au sang de revenir vers le cœur. Le temps de compression doit être le même que celui du relâchement de la pression. Après avoir effectué les 30 compressions (environ 2 par seconde), vous devez pratiquer 2 insufflations dans la bouche de la victime.

Comment réussir la technique du bouche-à-bouche ?

Pour réaliser le bouche-à-bouche (ou les insufflations), basculez doucement la tête de la victime en arrière et soulevez légèrement son menton. Placez l'une de vos mains sur son front et pincez ses narines entre votre pouce et votre index. Avec votre autre main, faites en sorte que sa bouche reste ouverte (maintenez doucement son menton). Prenez une inspiration normale, rapprochez-vous du visage de la victime et recouvrez entièrement sa bouche avec la vôtre.

Soufflez l'air de vos poumons dans la bouche de la victime, lentement et régulièrement. Pendant l’insufflation, vérifiez que sa poitrine se soulève bien. Après chaque insufflation, redressez-vous rapidement pour vérifier que la poitrine de la victime s'abaisse à nouveau (son menton doit toujours être relevé et sa tête basculée en arrière). Inspirez à nouveau normalement, et pratiquez la seconde insufflation. Chacune des 2 insufflations doit durer 1 seconde environ (elle ne doit être ni trop longue, ni trop courte).

Une fois les 2 insufflations réalisées, replacez vos mains dans la bonne position et pratiquez à nouveau 30 compressions thoraciques. Continuez la réanimation (toujours en alternant 30 compressions et 2 insufflations), jusqu’à ce que la victime respire à nouveau normalement, ou jusqu’à l’arrivée des secours d'urgence.

Comment prévenir ce type d'accident ?

Le meilleur moyen d’éviter les noyades est d’adopter plusieurs mesures de prévention, notamment en ce qui concerne la baignade des jeunes enfants. Première cause de mortalité accidentelle chez les enfants, la noyade est en effet responsable du décès d'une centaine d’entre eux chaque année. Alors comment éviter ce type de drame ?

Tout d’abord, l’accès aux points d’eau (et notamment aux piscines) doit être sécurisé. En France, les dispositifs de sécurité sont obligatoires autour des piscines (il en existe plusieurs : abri, barrière de sécurité conforme aux normes, alarme, volet roulant ou bâche à barres). D'autre part, un enfant ne doit jamais être laissé seul au bord de l’eau (que le point d’eau soit une baignoire, un spa, une piscine, un lac, la mer ou l’océan). Les enfants doivent être surveillés de près (à bout de bras).

Pour éviter les accidents, les enfants qui ne savent pas nager doivent enfin être équipés de maillots flotteurs ou de brassards. Pour éviter toute tentation, veillez également à retirer tous les jouets flottants dans l’eau. Apprendre à l’enfant à nager assez tôt permet également de prévenir les noyades accidentelles. Néanmoins, même lorsque l’enfant sait nager, il doit rester sous la surveillance d’un adulte.

Pour prévenir la noyade chez l'adulte, il est recommandé de ne consommer ni médicaments, ni drogues, ni alcool avant et après la baignade. Ces mêmes précautions doivent être appliquées en cas de sortie bateau ou lorsque l’adulte est chargé de surveiller un ou plusieurs enfants autour d’un point d’eau. Il est enfin conseillé de ne pas nager seul, et de rester dans les zones de baignade surveillées en mer. Lorsque les conditions météorologiques ne sont pas favorables (hautes vagues, courants et vents violents), il est également recommandé de ne pas aller se baigner.

Apprenez les gestes qui sauvent avec la Croix-Rouge française

Pour vous apprendre à adopter les bons réflexes en cas d'accident, la Croix-Rouge française vous propose plusieurs types de formations aux premiers secours.

La formation GQS (« Gestes qui Sauvent ») vous permet par exemple de vous initier facilement aux gestes de premiers secours, à pratiquer face à des accidents de la vie quotidienne ou dans des situations exceptionnelles. Acquérir les bons réflexes vous permet d’empêcher l’aggravation de l’état de la victime, et de préserver son intégrité physique en attendant l’arrivée des secours.

Accessible à partir de 10 ans, cette formation dure deux heures et aborde différents thèmes (des gestes de secourisme utiles en cas de noyade) : protection, alerte, hémorragie, position d’attente, massage cardiaque avec utilisation d’un défibrillateur, position latérale de sécurité (PLS). À l’issue de la formation, chaque participant reçoit une attestation reconnue par l’État.

Vous pouvez également retrouver des informations sur le site SNSM.

Passer de la théorie à la pratique

Pour une quinzaine d'euros et en quelques heures, vous pouvez apprendre les gestes qui sauvent.

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