La Croix-Rouge française se mobilise aux côtés des personnes migrantes
Publié le 12 janvier 2018
La Croix-Rouge accompagne les migrants tout au long de leur parcours
La pauvreté, les conflits, les difficultés sociales et politiques, les persécutions, le désir de retrouver sa famille… Une pluralité de causes pousse les personnes sur les routes de l’exil, souvent au péril de leur vie.
Accueillir et accompagner les personnes migrantes est une priorité pour la Croix-Rouge française, quels que soient leur pays d’origine ou les raisons de leur départ, qu’elles soient « de passage » en France ou qu’il s’agisse de leur destination finale.
La véritable force de notre association est son appartenance à un mouvement international qui lui permet d’intervenir tout au long du parcours migratoire à la fois dans les pays de départ, dans les pays de transit et dans les pays d’accueil des personnes migrantes.
De l’international à l’ultra-local, de la réponse à l’urgence jusqu’à l’accompagnement individualisé, nos équipes de bénévoles et salariés s’engagent au quotidien auprès de ces populations en détresse.
Chiffres clés 2018 : Les migrants dans le monde
Source : Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)
740 millions de migrants internes
200 millions de migrants internationaux soit 3% de la population mondiale
7% des migrants dans le monde sont des réfugiés
Avant l’arrivée en France
Les personnes migrantes sont amenées à passer des mois voire des années sur les routes en amont de leur destination, un périple de tous les dangers. Agadez est une ville du Nord du Niger, où transitent des milliers de migrants subsahariens, certains à destination de l’Europe, d’autres sur la route du retour. Depuis 2013, en partenariat avec la Croix-Rouge nigérienne et avec le soutien du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la Croix-Rouge française y mène un programme d’assistance médicale et d’accompagnement psychosocial des migrants.
Aider les migrants à leur arrivée en France
La Croix-Rouge française a développé un éventail de dispositifs et d’activités pour répondre aux besoins spécifiques des personnes migrantes.
Accueil inconditionnel des personnes migrantes
229 Samu sociaux. Dans 77 départements, les équipes bénévoles des Samu sociaux de la Croix-Rouge française vont à la rencontre des publics qui se trouvent dans la rue, en état d’urgence sociale, médicale ou psychique. Parmi elles se trouvent des personnes migrantes.
23 accueils de jour. Se réchauffer, prendre un café, échanger… Les accueils de jour permettent aux personnes en situation de grande exclusion d’avoir un petit répit dans leur quotidien.
94 dispositifs d’hébergement de droit commun. La mission de ces dispositifs est d’accueillir, de manière inconditionnelle, les personnes en situation de détresse sociale, médicale ou psychique, mais aussi de leur proposer un accompagnement social global adapté à leurs besoins. Parmi elles se trouvent notamment des publics primo-arrivants, et des personnes sans droits ni titres : elles sont évidemment accueillies sans condition.
Cela représente 1 692 places d’hébergement d’urgence et 557 places d’hébergement d’insertion.
Actions sociales
Fidèles à ce principe d’inconditionnalité de l’accueil, les actions menées par les bénévoles de nos unités locales s’adressent à tous les publics. Epicerie sociale, dons vestimentaires, consultations au sein des « accueils santé sociaux », domiciliation administrative ou encore services d’écrivains publics leur sont ainsi proposés.
Etablissements spécialisés auprès des migrants
En dehors de ces dispositifs, la Croix-Rouge française administre 46 établissements et dispositifs dédiés spécifiquement au public migrant et aux mineurs isolés étrangers, parmi lesquels :
2 Plateformes d’accueil des demandeurs d’asile (PADA) qui assurent le premier accueil et accompagnent des personnes qui souhaitent entamer une démarche de demande d’asile en France.
13 Centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) qui ont pour mission l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement des demandeurs d’asile pendant la durée d’instruction de leur dossier de demande d’asile ; l’accompagnement administratif, social et sanitaire ; la scolarisation des enfants et leur participation à des activités socio-culturelles
5 Centres d’hébergement d’urgence de demandeurs d’asile (HUDA) qui permettent d’accueillir - de manière transitoire et dans l’urgence - des demandeurs d’asile en attente de leur admission en CADA, des demandeurs d’asile en procédure accélérée ou en procédure Dublin (en cas de passage dans un autre pays de l’Union européenne avant la France).
1 Centre provisoire d’hébergement (CPH) de 66 places. Les CPH accueillent les personnes à qui l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) a accordé le statut de réfugié ou la protection subsidiaire. L’accompagnement vers l’autonomie (apprentissage de la langue française, insertion professionnelle, intégration et accès au logement) est donc une priorité au sein de cette structure.
6 Centres d’accueil et d’orientation (CAO) dont les missions sont de mettre à l’abri les personnes migrantes majeures qui se retrouvent à la rue et permettre un temps de répit pour réfléchir à leur projet migratoire.
1 Permanence d’assistance et d’urgence humanitaire (PAUH), située à l’aéroport de Roissy. Cette permanence permet de proposer une assistance aux migrants maintenus en zone d’attente et à ceux admis sur le territoire à partir de cette zone.
Mineurs non accompagnés
Les mineurs non accompagnés – en raison de leur statut de mineur et de leur grande vulnérabilité – sont quant à eux accueillis dans des structures spécialement dédiées à leur prise en charge. La Croix-Rouge française gère ainsi 4 dispositifs d’insertion sociale et 2 dispositifs d’évaluation pour les mineurs non accompagnés, situés en région parisienne. Evaluation, accueil et orientation, mise à l’abri, aide à l’insertion et accompagnement social global sont au programme.
Une mission d’administrateurs ad hoc auprès des mineurs non accompagnés. Depuis 2005, la Croix-Rouge française intervient dans la zone d’attente de Roissy auprès des mineurs non accompagnés (MNA) qui n’ont pas les documents de voyage pour entrer régulièrement sur le territoire et/ou qui souhaitent demander l’asile à la frontière et qui sont retenus durant le temps de l’examen de leur situation par les autorités publiques. En outre, depuis 2016, une nouvelle mission d’administrateurs ad hoc s’est déployée auprès des MNA demandeurs d’asile dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais et à Paris.
Activités bénévoles dédiées aux personnes migrantes
Les activités d’apprentissage des savoirs de base. Alphabétisation, lutte contre l’illettrisme, cours de Français langue étrangère (FLE), ateliers informatiques, d’accompagnement scolaire, à visée pédagogique… 70 % des bénéficiaires de ces activités sont des personnes migrantes.
Un dispositif mobile d’urgence dans les Hauts-de-France. Dans certains territoires, particulièrement concernés par l’accueil de personnes migrantes, la Croix-Rouge n’a de cesse d’innover et s’attache à développer de nouvelles initiatives pour répondre aux besoins de ces publics. Ainsi, à Calais et Dunkerque, elle a mis en place un dispositif mobile de soutien aux exilés (DMSE). Objectif : aller à la rencontre des exilés vivant dans des camps informels pour leur proposer accès aux soins et aux droits, accueil, écoute et orientation en complément des actions de maintien et de rétablissement des liens familiaux déployées depuis début 2016.
Rétablissement des liens familiaux
Mission statutaire et historique de la Croix-Rouge, sorte de trait d’union entre « l’ici » et « l’ailleurs », le Rétablissement des liens familiaux (RLF) a pour objectifs de maintenir les liens familiaux entre les membres d’une même famille lorsque les moyens de communication habituels sont rompus ; prévenir la dispersion des familles ; rechercher les proches qui ont été séparés à la suite de catastrophes naturelles, de conflits armés ou de situations humanitaires graves ; et enfin, de réunir les familles que la Croix-Rouge a remises en contact.
Je découvre les missions de RLFCes dernières années, l’augmentation du nombre de ruptures de contact lors des parcours d’exil a conduit le RLF à adapter ses modes d’action et ses outils de recherche. Dans les Hauts-de-France, un dispositif itinérant de RLF a été mis en place en février 2016 pour aller à la rencontre des personnes exilées, grâce au soutien de la Fondation d'Entreprise Michelin. En outre, « TRACE THE FACE » - outil de recherche en ligne à l’échelle européenne, où l’on peut poster la photo de proches que l’on souhaite retrouver - a été récemment déployé dans le pays.
En 2018, la Croix-Rouge française a traité 1 645 dossiers de recherche personnes disparues et permis l’échange de 480 messages Croix-Rouge.
Favoriser l’insertion socio-professionnelle des réfugiés
Depuis février 2018, dans un centre de formation Croix-Rouge situé à Bagnolet, notre association expérimente un programme financé par la Commission européenne, en partenariat avec la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). Il s’agit d’un dispositif pilote dont l’objectif est de faciliter l’inclusion sociale et l’accès à l’emploi des personnes réfugiées en Ile-de-France, notamment à travers l’apprentissage intensif du français mais aussi l’aide aux démarches administratives ou encore le partage d’activités socio-culturelles....