Les premiers réfugiés venus d'Allemagne accueillis en Île-de-France
Publié le 9 septembre 2015
Visiblement épuisés, l’air grave et un peu hébété face à la présence de nombreux journalistes, les réfugiés syriens et irakiens tout droit arrivés de Munich ont été accueillis ce matin à Champagne-sur-Seine par le président de la Croix-Rouge française, le maire de la commune et le préfet. L’émotion était palpable. Une collation les attendait, premier geste de réconfort minimum à leur apporter. Certains ont ensuite été conduits auprès d’un médecin du SMUR, tandis que les autres discutaient entre eux et rencontraient les bénévoles. Est ensuite venu le moment où les clés de leur logement leur ont été données. Ils bénéficient d’un studio ou d’un appartement, selon leur situation familiale. Une majorité d’entre eux sont des hommes seuls, mais il y a aussi des femmes avec enfants ou quelques familles. Tous portent sur leur visage les stigmates de la souffrance et de la fatigue. "En Irak, la vie est dangereuse, alors nous voulons commencer une nouvelle vie ici", déclare Oussama, un ingénieur de 28 ans originaire de Bagdad. Il est l’un des rares à s’exprimer.
Le dispositif d’accueil a été mis en place dans l’urgence par le pôle exclusion régional de la Croix-Rouge française, la délégation départementale de Seine-et-Marne et la municipalité de Champagne-sur-Seine qui a immédiatement proposé une solution d’hébergement. La mise à l’abri était la première des priorités, mais d’autres actions vont très vite être déployées, comme l’a rappelé le Professeur Eledjam ce matin : « nous allons tout faire pour leur redonner goût à la vie et retrouver leur dignité. La Croix-Rouge française est très fière d’être mobilisée auprès de ces réfugiés qui ont subi la peur et les persécutions dans leur pays ». La Croix-Rouge française a prévu de les accompagner dans leurs démarches administratives, de mettre à leur disposition des formateurs en Français Langues étrangères pour les aider à s’intégrer plus vite ; des officiers de recherches du service de rétablissement des liens familiaux (RLF) seront également mobilisés dans les prochains jours afin de les aider à maintenir ou à renouer avec leurs proches s’ils ont perdu le contact.
Soixante-dix-sept réfugiés ont été accueillis simultanément dans le monastère des Orantes, à Bonelles (Yvelines), et d'autres dans un centre de loisirs de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise). Au total, mille personnes venues d'Allemagne devraient arriver sur le territoire d'ici vendredi.Tout en rappelant l’inconditionnalité de l’accueil comme préalable à sa mobilisation, la Croix-Rouge française rappelle qu’il est de son devoir - comme cela se fait dans tout le Mouvement international Croix-Rouge - de prendre en charge ces personnes en situation de grande détresse, comme elle le fait auprès de toutes les personnes vulnérables et en situation de précarité.