24 heures avec les exclus de Montpellier
Publié le 19 avril 2007
8h30 - Thé ou café ?
Serge et trois jeunes étudiants bénévoles s’activent en cuisine. Durant deux heures et 5 jours sur 7, la Croix-Rouge offre le petit-déjeuner ; un plateau copieux et équilibré, composé de pain, d’un croissant, de beurre, de confiture, d’un fruit, d’un laitage, d’un thé, d’un chocolat ou d’un café, le tout à la demande. Seule association ouverte le week-end, elle distribue jusqu’à 250 repas par jour, contre 60 à 80 en semaine.
11h00 - Le ravitaillement
Chaque mardi et vendredi, la Croix-Rouge, comme toutes les associations du département, se rend à Mauguio, à une dizaine de kilomètres de Montpellier, à la banque alimentaire. Deux volontaires, Claude et Jean-Marc, sont chargés des provisions pour le week-end : des fruits, plus de 200 yaourts, du lait et des viennoiseries, donnés par les grandes surfaces. Deux heures plus tard, les marchandises sont soigneusement triées et stockées au frais.
13h00 - Accueil de jour
Une odeur appétissante de pain frais parfume la salle à manger. Des dizaines de sandwichs ont été préparés pour le déjeuner. Les tables se remplissent rapidement, de petits groupes se forment et papotent tout en mangeant. Le repas est un moment convivial où les habitués se retrouvent. Certains restent une partie de l’après-midi pour être au chaud et fuir la solitude.
16h00 - A la douche !
Le point sanitaire a été créé il y a deux ans. Pour vingt centimes, les personnes bénéficient d’une cabine de douche individuelle durant 25 minutes environ. Une serviette, du gel douche, un rasoir et de la mousse à raser leur sont proposés à l’accueil. De plus, chaque lundi, un coiffeur les attend pour une petite coupe de cheveux. Ces moments-là offrent une l’occasion privilégiée de converser dans un climat de détente et de confiance, comme chez le coiffeur…
22h00 - Halte nuit
Deux salariés assurent la permanence jusqu’à 7 heures du matin. Une dizaine de personnes est venue se réfugier au centre pour une partie de la nuit : cinq jeunes, des habitués qui viennent jouer aux cartes autour d’une boisson chaude, des personnes âgées aussi, dont les ressources les limitent souvent à des logements de piètre qualité et qui préfèrent l’ambiance chaleureuse du centre. « Beaucoup souffrent de solitude, surtout la nuit », confirme Jean-Marc, l’un des deux salariés, «les autres viennent ici parce qu’ils n’ont pas obtenu de lit en centre d’hébergement ».