3 questions à Carole Vaspard
Publié le 14 mai 2007
Carole Vaspard,
Chef de service de soins et d'aide à domicile à Dijon
Depuis toujours, vous prônez la socialisation de l’enfant handicapé. Pourquoi ?Il est important que l’enfant connaisse à un moment donné de sa vie un temps de socialisation avec des enfants sains, dans les structures "traditionnelles". Si ce temps ne se fait pas durant la petite enfance, cela ne se fera jamais, car à partir de 7, 8 ou 9 ans, il sera placé dans un établissement spécialisé, parfois à vie. C’est une richesse pour lui mais aussi pour l’enfant sain qui va apprendre à son contact la tolérance, l’entraide.
Notre société est-elle prête à accueillir des enfants handicapés ?Les choses avancent beaucoup trop lentement dans ce domaine, et de façon insuffisante. Les enfants polyhandicapés ne sont en général accueillis que quelques heures par semaine dans des structures normales. A peine arrivés dans le groupe, ils doivent repartir. Leur temps de socialisation est trop court et cette différence de traitement renforce encore leur différence. L’enfant est déjà tellement "morcelé" par son handicap….
Avez-vous d’autres projets ?Enormément ! Il y a encore tant de choses à faire. Le service étudie actuellement un projet de ludothèque dans la ville de Dijon. Cet espace familial devrait voir le jour à la fin de l’année ou début 2008. Nous souhaiterions également mettre en place un jardin pour enfants, afin d’intégrer la notion de loisirs dans la socialisation de l’enfant. Le jeu a une place essentielle dans son développement, dans l’acquisition d’une certaine autonomie.