Arrivée de la flamme olympique : défi relevé pour nos équipes à Marseille
Publié le 14 mai 2024
Certains étaient présents dès 6h45. Leurs collègues les ont rejoints en fin de matinée et ont assuré la sécurité de la population jusqu’au bout de la nuit. Durant 24 heures, 150 de nos bénévoles se sont mobilisés à Marseille, à l’occasion de l’arrivée sur le sol français de la flamme olympique, venue de Grèce à bord du Belem, mythique trois-mâts.
Le défi était de taille, même pour les plus aguerris. C’est qu’on a beau avoir « l’expérience des gros événements, du marathon de Paris à la coupe du monde rugby, les Jeux, c’est le plus grand événement sportif de la planète… alors forcément, c’est hors normes », souligne Olivier Toulon, directeur territorial de l’urgence et du secourisme. Le dispositif de sécurité est impressionnant. Le maillage inter-associatif de secouristes aussi.
Cordée solidaire
Après des mois de préparation, nos bénévoles sont donc entrés dans la réalité des Jeux. A l’aube, quelque 25 d’entre eux se sont campés le long du littoral. De l’Estaque au Pharo, on se balade en famille, le début de journée est calme. Mais les secouristes sont aux aguets : la foule venue voir le Belem naviguer grossit.
Dans les hauteurs de la ville, il en est d’autres qui ne perdent pas une miette du spectacle : les résidents de l’Ehpad Notre Maison transformé en fan-zone olympique ! Salariés des lieux et bénévoles ont travaillé main dans la main pour permettre aux aînés, à leurs familles et à tout le quartier de profiter de l’événement. Champagne, repas au jardin, jeux pour les enfants, concert, écran géant pour admirer la parade… « C’est génial ces émotions partagées. Et puis ce Belem, qu’il est beau ! », sourit Renée, pétillante octogénaire.
Une incroyable capacité d’adaptation
Sur le Vieux-Port, un peu avant 19 heures, la vigilance de nos 61 secouristes présents monte d’un cran. Le Belem approche, la foule s’est faite compacte -230.000 personnes alors que la jauge était prévue pour 150.000 badauds. Malaises, crises de panique, coups de chaud, entorses… les trois postes médicaux avancés (PMA) se muent en ruches.
Lorsque les champions Florent Manaudou et Nantenin Keïta transmettent la flamme au rappeur Jul, qui allume le chaudron, la foule exulte. Avant de s’enflammer encore un peu plus à l’approche du concert des rappeurs marseillais Alonzo et Soprano.
Pour les secouristes, la tension est alors à son comble. Aux très nombreuses personnes agglutinées rendant difficile l’évacuation des victimes s’ajoutent des mouvements de foule source d’inquiétude extrême. Au final, plus de peur que de mal…. Mais Olivier Toulon a appelé ses 21 équipiers positionnés en réserve puis lancé un appel à tous ceux présents dans le coin -une dizaine répondent aussitôt présents. « Comme quoi, même si certains pensaient qu’on en faisait trop, on avait bien anticipé. »
Sur le terrain, les secouristes font preuve d’une capacité d’adaptation impressionnante. Coincés par la foule, Camille et ses trois acolytes improvisent un poste de secours dans un fast-food du Vieux-Port -quelque 50 victimes y défilent en moins de deux heures. Sous les tentes des PMA, le défilé de victimes continue… 262 interventions recensées, comprenant également la petite bobologie gérée en urgence.
Il est près d’une heure du matin lorsque l’activité s’apaise. « C’était de la folie. Sur un dispositif de secours de grande ampleur, les imprévus sont un classique, mais là, on a eu droit à quasi tous les aléas auxquels on avait pensé. Mais on est formés, et soudés. On a su faire face », commente Vola, chef de dispositif.
En fin de nuit, les équipiers lèvent le camp. Place aux copains, présents le lendemain pour le relais de la flamme dans la ville, première étape d’un périple long de 72 jours, direction Paris.
« Se sentir utile, dans ces moments exceptionnels, c’est magique », souffle Vola qui, trois jours plus tard, renfilera d’ailleurs sa tenue pour le passage de la torche olympique à Aix-en-Provence. « Ça vaut de l’or ! »