Le 5 février est la journée nationale de prévention du suicide, c’est le moment de sensibiliser sur cette question et de donner quelques ressources utiles.

« Chaque suicide est une catastrophe, à l’origine de beaucoup de douleurs ou de traumatismes chez les proches, et il peut être l’un des évènements les plus difficiles auxquels sont confrontés les professionnels de santé. On considère qu’un suicide endeuille en moyenne sept proches et impacte plus de vingt personnes. Il est aussi démontré que le risque de suicide augmente significativement dans l’entourage d’une personne suicidée (famille, camarades de classe, collègues de travail, etc.) »

Pierre Thomas, « Prévention du suicide : l’évaluation est indispensable », Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2019, SPF

Pourquoi sensibiliser au suicide ?

Le suicide est un phénomène complexe, difficile à appréhender. Les facteurs de risque sont nombreux: ils peuvent être biologiques, psychologiques, sociaux et/ou environnementaux. Les idées noires et le passage à l'acte suicidaire peuvent toucher toutes les catégories de la population, mais certaines sont plus à risque (par exemple: les hommes, les détenu.es, les agriculteur.ices ou les personnes âgées…)

Selon l’OMS, on compte plus de 700 000 suicides par an dans le monde. En France, selon l’Observatoire National du suicide, 9000 personnes se suicident chaque année, ce qui correspond à 25 suicides et 685 tentatives de suicide par jour.

La prévention du suicide est donc un enjeu majeur de santé publique. Tout le monde peut être touché de près ou de loin.

Le suicide, avant tout une manifestation de souffrance

Nous faisons toutes et tous face à des difficultés tout au long de notre vie. Il arrive que ces difficultés soient tellement nombreuses et intenses que les ressources qui nous permettaient habituellement de les surmonter s’épuisent et que nous ayons du mal à retrouver un équilibre psychique. 

On peut alors avoir certaines pensées comme “je n’y arriverai jamais” ou “j’en suis incapable”. Ces pensées-là peuvent se renforcer et évoluer vers des idées suicidaires, on peut se dire par exemple “Ça serait plus simple pour mes proches si je n’étais plus là”. 

Si les solutions auxquelles on essaye de penser se trouvent être insuffisantes ou même inefficaces on peut finir par se sentir désespéré.es et ne plus voir d’autres alternatives à nos souffrances que la mort.  

Idée reçues et ressources pour prévenir le passage à l'acte suicidaire

Si une personne de votre entourage est confrontée à des pensées suicidaires, vous pouvez vous dire :

"Que ça lui passera" : Il arrive que certaines personnes surmontent seules les idées suicidaires, mais l’expérience démontre plutôt le contraire. Si aucune aide ou écoute n'est apportée, ces idées peuvent devenir de plus en plus régulières voire envahissantes. Au contraire, parler de ses idées noires ou du suicide avec des proches ou des professionnel.les, être entouré.e, pouvoir être accepté.e, peuvent amener à un mieux-être.

"Qu'elle exagère, qu'elle souhaite attirer l'attention" : Parler de suicide n’est pas anodin, quelle que soit la manière de l’exprimer, les moyens utilisés, il s’agit de l’expression d’une grande souffrance et d’une grande détresse. Parfois, cela peut être contraire à nos idées et valeurs sur la vie ou nos croyances ou même nous pouvons ne pas comprendre et nous sentir agacé.es. Dans ce cas, il est préférable de passer le relais à des professionnel.les.

"Qu'il vaut mieux ne pas en parler" : On peut penser qu’en parlant de suicide on encourage le passage à l’acte. Mais parler du suicide ne provoque pas le suicide,  bien au contraire ! En parler avec elle si on se sent à l’aise avec le sujet et capable de ne pas être dans le jugement, c’est ouvrir une porte à l’expression de sa souffrance, l’accompagner pour l’aider à envisager demander de l’aide par exemple.

"Qu'on ne peut rien faire, que ce n'est qu'une affaire de professionnel.les" : "La souffrance ressentie durant la crise suicidaire place les personnes dans l’incapacité transitoire d’entrevoir des solutions. Cela ne veut pas pour autant dire que ces solutions n’existent pas. Dans la très grande majorité des cas, une fois la souffrance apaisée, les idées suicidaires disparaissent." (3114). Tout le monde peut agir face au suicide, une écoute attentive, une présence, prendre des nouvelles, parler des aides possibles... Toutes ces actions peuvent avoir un impact et peuvent aider la personne à entrevoir l'éventualité d'un apaisement de la souffrance. Bien sûr, il s'agit aussi de respecter ses propres limites, lorsqu'on ne se sent pas prêt.e, il vaut mieux passer le relais à une autre personne de l'entourage ou un.e professionnel.le. 

Si vous ne savez pas comment réagir face à une personne qui est confronté.es à des pensées suicidaires voici quelques éléments de réponse :

 Si vous êtes vous-même confronté.e à des pensées suicidaires, voici quelques ressources.

Trouver une ligne d’écoute 

  • Le 3114

     numéro national de prévention du suicide (ministère de la santé). Ecoute confidentielle et gratuite par des professionnel.les du soin formé.es à la prévention du suicide (7j/7 et 24h/24)

  • Croix-Rouge française à Votre Ecoute (0800 858 858)

     Numéro vert de la Croix-Rouge française. Ecoute gratuite, confidentielle et anonyme par des bénévoles formé.es à l’écoute et au soutien psychologique.

     6j/7, de 10h à 18h du lundi au vendredi et de 12h à 18h le samedi)

  • Suicide Ecoute (09 72 39 40 50)

     écoute anonyme et gratuite par des bénévoles formé.es

     (7j/7 et 24h/24)

Trouver un psychothérapeute

En cas d’urgence

  • Le SAMU 15

     

  • Numéro d’urgence européen 112

Pour aller plus loin

Sources de l'article :