Crise alimentaire et inflation : une rentrée dans le rouge
Publié le 6 septembre 2023
Les impacts de la crise économique poussent chaque jour de plus en plus de personnes à venir frapper à notre porte. Les demandes d’aide alimentaire explosent : plus de 26 % en deux ans. “L’impact de l’inflation, de la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation est bien réel, disait déjà il y a un an Philippe Clous, le responsable de l’épicerie sociale du Pecq, dans les Yvelines ; « le fromage a pris 20 %, le lait 7 centimes, les fruits et légumes, n’en parlons pas ! »
En 2022, nous avons distribué plus de 62,5 millions de repas. Ce chiffre est colossal mais va encore sans aucun doute augmenter, car de plus en plus de personnes tombent dans la précarité ; des jeunes, voire très jeunes, mais aussi des personnes âgées (18 % de plus de 65 ans) en grande difficulté et dont le nombre ne cesse de s’accroître.
Un véritable crève-coeur
Face à cette hausse conséquente des besoins, due en grande partie à l’inflation (jusqu’à 33 % d’inflation sur les fruits et légumes en 2022), nous sommes contraints de réduire la quantité de denrées distribuées, ce qui pour nos bénévoles est un véritable crève-cœur.
La quantité et la qualité des produits de la ramasse baissent, les crédits européens et les crédits nationaux ne suffisent plus. Nous sommes contraints d’acheter de plus en plus de denrées alimentaires pour compléter les paniers distribués.
Autrement dit, nous accueillons plus de personnes, avec le même nombre de bénévoles, les mêmes moyens logistiques mais avec des coûts fixes qui augmentent.
Une crise qui touche toutes les associations
Cette crise alimentaire n’est que la partie émergée de l’iceberg. Elle révèle en réalité des difficultés profondes qui impactent toutes les associations. Au-delà de l’activité d’aide alimentaire, la Croix-Rouge française est durement impactée par l’augmentation du prix de l’énergie. Cette année, la facture augmente de 45 millions d’euros. Dans le cadre du bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement pour limiter la hausse du prix de l'énergie, nous devrions obtenir une aide de 20 millions d’euros. Malgré ce soutien attendu, le reste à charge s’élève tout de même aujourd’hui à plus de 25 millions d’euros.
C’est pourquoi, “nous appelons les entreprises à prendre pleinement leur responsabilité sociétale auprès des associations de solidarité durement frappées par l’inflation”, a déclaré mardi 5 septembre Philippe Da Costa, sur France Inter. Notre président réaffirme l’importance de la solidarité et de l’engagement en cette période de crise et redit sa pleine confiance envers nos partenaires.