Tous les membres de la famille du football hexagonal - ainsi que la Croix-Rouge française - étaient réunis, mardi 9 février, au siège de la Fédération Française de Football (FFF), à Paris. Thème phare de ce rassemblement officiel : la formation des acteurs du ballon rond aux gestes qui sauvent.

« L’idée que l’on puisse perdre la vie sur un terrain de football, faute d’avoir bénéficié des soins appropriés, est insupportable (…). Elle l’est d’autant plus que les gestes permettant de limiter, sinon d’éviter, ces drames sont à la portée de tous avec une formation ». Le ton est donné. Jean-Pierre Escalettes, président de la FFF, a clairement affirmé la volonté de l’instance dirigeante du football français de s’attaquer à un problème de fond lors de la conférence de presse qui réunissait, le 9 février, professionnels du football, médecins et journalistes.

Selon l’INSERM, 1 000 à 1 500 personnes succombent chaque année d’un malaise cardiaque dans le cadre de leur activité sportive. Le football arrive en troisième position avec environ 500 décès par an. Soit près de 10 joueurs chaque semaine.

Des chiffres éloquents qui ont poussé les autorités du sport le plus populaire de France (plus de deux millions de licenciés répartis dans quelques 18 000 clubs) à prendre les mesures nécessaires, en signant il y a peu, une convention avec la Croix-Rouge française, qui « s’imposait comme le partenaire évident de cette campagne », pour Jean-Pierre Escalettes.

De l’IPS au PSC-1

Si dans 100 % des cas de malaises cardiaques sur les terrains de football des témoins sont présents, ils ne savent pas forcément ou n’osent pas intervenir, par stress ou peur de mal faire. Or, au-delà de trois minutes après l’accident cardiaque, chaque minute qui passe diminue les chances de survie de 10%.Avec une formation, les chances de survie sont multipliées par trois !

C’est la raison pour laquelle la Croix-Rouge s’engage aux côtés de la FFF. L’objectif, à terme, est de former 40.000 à 50.000 personnes au cours des deux prochaines années.

A cet effet, une importante campagne de prévention a été organisée en complément des deux dispositifs habituels. L’Initiation aux Premiers Secours (IPS), d’une durée d’1h15, axée sur le principe « appeler, masser, défibriller », comporte également un volet de prévention sur la mort subite du sportif. Quatre personnes par club apprendront ainsi les gestes qui sauvent. Le module diplômant de Prévention et Secours Civiques de niveau 1 (PSC-1), d’une dizaine d’heures, concernera, lui, 400 joueurs et entraîneurs professionnels. Il intègre, par ailleurs, la prise en charge des traumatismes (hémorragie, étouffement, fracture, brûlure, etc.).

Ces deux formations permettront de « faire le pas en avant plutôt que le pas en arrière » dans une situation d’urgence.Au-delà de la sphère purement sportive, cette démarche citoyenne représente donc une véritable opportunité de sensibiliser le grand public aux gestes qui sauvent. Parce que « sur ce coup là, on ne peut pas jouer perso ».

Koceila Bouhanik