Les Journées nationales de la Croix-Rouge française marquent chaque année un rendez-vous privilégié entre l’association et le grand public. A quelques heures du coup d’envoi (24 mai) et à l’occasion de son 80e anniversaire, petit retour historique sur cette institution qui a su s’inscrire au fil du temps dans la conscience collective et l’histoire des Français.

A la Croix-Rouge française, la Quête nationale est un élément essentiel de la vie de l’association : au-delà de sa dimension fédératrice pour l’ensemble des bénévoles et salariés, elle est un moyen de communication privilégié avec les donateurs.  Durant une semaine, elle assure à la Croix-Rouge française une grande visibilité et permet, grâce à la générosité du public, de financer une part importante des actions menées sur le terrain.

Chaque année au printemps, les bénévoles Croix-Rouge sillonnent ainsi les rues et lieux publics pour aller à la rencontre de la population. Facilement identifiables, vêtus de leur uniforme et munis d’un tronc en fer-blanc, ils sont présents dans la mémoire de tous les Français. Qui en effet n’a jamais collé sur sa veste ou son pare-brise le petit insigne orné d’une croix rouge, offert en échange  d’un don ?  

La quête, une affaire de femmes 

A la fin du XIXe siècle, la Croix-Rouge française est constituée de trois sociétés : la Société de secours aux blessés militaires (SSBM) née en 1864, l’Association des dames de France (ADF) créée en 1879 et l’Union des femmes de France (UFF) qui voit le jour en 1881.  Ces trois sociétés sont alors auxiliaires du service de santé des armées : elles ont pour mission de créer et d’entretenir, en temps de guerre, des hôpitaux auxiliaires permanents et d’assurer la charge des trains d’évacuation et des infirmeries de gare.

C’est justement en temps de guerre – la guerre franco-prussienne de 1870-1871, l’aide aux sociétés nationales lors de conflits, les expéditions militaires françaises et enfin la Première Guerre mondiale (1914-1918) – que les appels à la solidarité de la Croix-Rouge française prennent une ampleur nationale. Ces quêtes ponctuelles sur la voie publique sont menées en faveur des militaires sur les champs de bataille, les fonds collectés permettant d’envoyer du linge, des médicaments mais aussi des aliments pour améliorer les conditions de vie souvent précaires des soldats sur le front et des blessés.

Or ce sont les femmes qui, dès le départ, sont chargées de gérer les quêtes et ce qu’on appelle à l’époque « la propagande », c’est-à-dire tout ce qui a trait à la communication de l’association, au rayonnement de son idéal et de ses valeurs. Comme aujourd’hui, les quêteuses battaient alors le pavé, équipées d’un tronc en fer-blanc et d’un panier en osier dont le petit coussin était piqué d’insignes écussonnés de la Croix-Rouge.

Après la Première Guerre mondiale, la Croix-Rouge française participe également à des quêtes au bénéfice d’œuvres plus larges comme la Semaine nationale de l’enfance ou la campagne de lutte contre la tuberculose.

24 juin 1934 : premières Journées nationales de la Croix-Rouge française

La première Journée nationale de la Croix-Rouge française a lieu en 1934. L’association est autorisée par le ministère de l’Intérieur à l’organiser, cette année-là, le 24 juin. La population répond positivement à l’appel puisque cette première opération nationale permet de collecter près de 2,6 millions de francs de l’époque soit 1,6 million d’euros. 

De fait, depuis 80 ans, la Quête nationale a lieu traditionnellement au printemps, en mai ou juin, selon les dates définies par le ministère.

L’année 2010 viendra cependant rompre avec la tradition en introduisant deux nouveautés.  A partir de cette date en effet, les Journées nationales se déroulent sur une semaine (au lieu de deux jours) et intègrent, en plus des délégations, les établissements de l’association, mobilisant bénévoles et salariés autour de ce grand événement.

Cet allongement de la durée de la quête est né d’une véritable nécessité : face à la précarité grandissante, aux bénéficiaires de plus en plus nombreux et malgré la fidélité des donateurs, la Croix-Rouge française devait impérativement accroître sa capacité de collecte afin de maintenir son action en faveur des plus démunis. Une réalité malheureusement toujours d’actualité…

En 2014, les Journées nationales auront lieu du 24 mai au 1er juin… Alors n’hésitez pas à venir rencontrer nos bénévoles, ils seront heureux d’échanger avec vous et de vous présenter leurs actions !

Marine Bouniol