Epidémie de peste à Madagascar
Publié le 10 octobre 2017
Si la peste est endémique à Madagascar, l’épidémie qui sévit depuis août dernier est inquiétante car elle est à la fois précoce et très contagieuse. En cours depuis août 2017, elle a déjà fait 74 victimes. Le Mouvement international de la Croix-Rouge se mobilise aux côtés de la Croix-Rouge malgache.
L’OMS, organisation mondiale pour la santé, présente à Madagascar, est en état d’alerte. Elle a envoyé 1,2 million de doses d’antibiotiques et envisage l’installation de centres de traitement de la peste dans le pays. Chaque année, l’île est frappée par une épidémie de peste mais sa forme actuelle suscite beaucoup plus d’inquiétude. D’une part, elle touche de grandes agglomérations, dont la capitale, Tananarive (plus de 2 millions d’habitants), où les centres hospitaliers sont débordés ; d’autre part, il s’agit d’une forme particulièrement virulente de peste pulmonaire, avec un temps d’incubation très rapide et mortelle sans traitement approprié, soit moins de 24 heures. Au 17 octobre, 74 décès ont été enregistrés sur plus de 800 cas suspects ou confirmés, dont 600 cas de formes pulmonaires. Le premier décès a eu lieu le 27 août dernier.
Une réponse coordonnée au sein du Mouvement Croix-Rouge
La Croix-Rouge malgache a déclenché l’alerte rouge au niveau des 38 districts touchés. Elle a pour consignes d’activer au maximum la surveillance et la sensibilisation des communautés pour éviter des mouvements de panique, grâce à près de 1600 volontaires mobilisés et le soutien de la Croix-Rouge norvégienne. La Croix-Rouge danoise, quant à elle, est engagée historiquement dans un projet de lutte contre la peste.
La Croix-Rouge française a été sollicitée via sa plateforme d’intervention régionale pour l’océan Indien (PIROI) et a mobilisé un expert en épidémiologie sur place. Cinq équipiers de réponse aux urgences humanitaires (ERU) – médecins, infirmiers, experts en eau-hygiène et assainissement ont également été mobilisés à la demande de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).
La situation reste sous contrôle à ce jour. Néanmoins, cette épidémie suscite des craintes pour la sous-région. Des mesures sanitaires ont été instaurées aux frontières et sur les îles voisines des Seychelles, Comores, Mayotte, Maurice et à La Réunion pour éviter la propagation de l’épidémie.
Par Géraldine DROT