Depuis de nombreuses années, la Croix-Rouge française alerte sur les difficultés auxquelles sont confrontés le monde associatif et les acteurs de la solidarité nationale et internationale.

Que ce soit à travers notre parole publique, nos échanges avec les pouvoirs publics et les autorités locales ou encore au sein d’instances telles que le CESE, nous ne cessons de partager le constat d’une société fragilisée par les crises, prise dans un effet ciseaux entre la hausse des besoins et la baisse des financements.

Cette aggravation est observée par nos 79 000 bénévoles et 17 000 salariés sur tout le territoire hexagonal comme dans les Outre-mer et à l’international.

La Croix-Rouge française est membre du Mouvement associatif et dans ce contexte difficile, elle partage pleinement les inquiétudes qu’il exprime en ce samedi 11 octobre.

Le monde associatif, fort de 20 millions de bénévoles et de 1,8 million de salariés, agit chaque jour. Des milliers d’associations luttent contre la précarité et accompagnent les plus vulnérables. Présentes partout, elles agissent du premier au dernier kilomètre.

Or, depuis plusieurs années, les besoins augmentent.

Que ce soit face au cyclone Chido à Mayotte ou lors des inondations dans les Hauts-de-France, nos volontaires sont de plus en plus sollicités face à des crises qui se multiplient.

En parallèle, la précarité gagne du terrain : +14% de foyers accueillis entre 2021 et 2024 dans nos unités d'aide alimentaire ; un taux de pauvreté au plus haut depuis 1996.

Enfin, notre santé est de plus en plus menacée avec une santé mentale qui se détériore chez nos concitoyens ; 11 millions de Français qui se sentent isolés et 1 Français sur 3 qui a renoncé à des soins l’année dernière. Dans le même temps, la situation du monde associatif se dégrade dangereusement. En quinze ans, la part des subventions publiques a chuté de 41 % dans le budget des associations, et près d’un tiers d’entre elles déclarent devoir réduire leurs activités pour survivre.

Les financements de la solidarité internationale s’effondrent. De plus, les conséquences de l’inflation et de la crise énergétique, mais aussi l’inégalité de traitement des politiques publiques, avec l’exemple marquant des oubliés du Ségur, traduisent la fragilisation d’un modèle pourtant essentiel à la cohésion sociale. Pourtant, notre tissu associatif est un bien commun. Les associations sont des espaces puissants de fraternité et d’innovation sociale. Elles changent la vie des gens, construisent des solutions adaptées aux besoins des populations. Elles renforcent les liens et permettent de faire société.

Il nous appartient dès lors de soutenir la spécificité de ce modèle et de privilégier des modes de financements plus efficaces, innovants et prévisibles en limitant la logique d’appel à projet. Par-dessus tout, la Croix-Rouge appelle à reconnaître le tissu associatif autant pour ce qu’il fait, que pour ce qu’il est. Donnons lui les moyens d’agir, car affaiblir les associations, c’est fragiliser la société tout entière.