Formation et interculturalité : les étudiants infirmiers de Tourcoing au Sénégal

De retour après quatre semaines passées dans le village de Galoya au Sénégal, 16 élèves infirmiers de l’institut de formation de Tourcoing (Nord) ont présenté leur projet aux quelque 200 personnes présentes lors d’une journée d’étude sur le thème : « Interculturalité et formations sanitaires et sociales » organisée le 17 mars à Lens dans le cadre de l’IRFSS (institut régional de formation sanitaire et sociale) Nord Pas de Calais/Picardie. L’ouverture à l’international est, en effet, un des axes prioritaires de la formation, à la Croix-Rouge française.

Parés de leurs boubous flambant neufs et « made in Sénégal », seize élèves de l’institut de formation en soins infirmiers (IFSI) Croix-Rouge de Tourcoing ont pris place face à un auditoire de professionnels de la formation sanitaire et sociale, pour présenter leur expérience interculturelle. Une expérience de stage qu’ils ont vécu dans le cadre d’un projet quinquennal initié en 2008 par les étudiants et les formateurs de l’IFSI de Tourcoing, dans le village de Galoya, dans la région de Saint-Louis au nord du Sénégal.Pendant plus d’un an de préparation du projet, avec une part importante accordée à la recherche de fonds pour financer leurs actions, les étudiants réunis en association (NDLA : association Zygomatique, créée en 1996), ont défini leurs objectifs de stage et actions dans plusieurs domaines d’intervention, en réponse à des besoins identifiés : sécurité routière et fluviale (NDLA : Galoya se trouve au bord du fleuve Sénégal), accidents domestiques, hygiène et tri des déchets, éducation à la santé.

Sur place pendant quatre semaines (entre février et mars), les étudiants sont intervenus pour sensibiliser la population, auprès des habitants réunis pour les causeries de village, dans les écoles, ou auprès des routiers sur le thème de la sécurité routière.Grâce aux fonds récoltés, les étudiants ont pu formaliser des contrats avec leurs partenaires locaux pour l’achat de livres scolaires, la construction d’un hôpital, d’un cabinet de toilette dans une école, la rénovation d’un dispensaire, la réfection de la bibliothèque scolaire, l’achat de tables et bancs, le transports des déchets et la mise en place de fosses de stockage, la création d’un passage piéton au village ainsi que des dons aux associations locales.

Emotions fortes

Une expérience très enrichissante sur le plan professionnel mais aussi sur le plan personnel, durant laquelle les étudiants ont été confrontés à des situations difficiles, comme le jour où ils ont dû soigner un enfant brûlé au 3e degré. Sur le plan professionnel ces étudiants ont pu ainsi expérimenter la méthodologie de montage de projet (recherche de financement, définition d’objectifs…), la pratique de soins dans des situations insolites et des conditions différentes de celles qu’ils connaissent en France. Se confronter à des situations difficiles de grande détresse et « d’impuissance » les a fortement impliqués sur le plan émotif et ce, d’autant plus hors de leur cadre de référence habituel.

Toutes ces expérimentations exigent, comme dans tout stage d’ailleurs, une prise de recul afin de retirer des enseignements utiles pour leurs pratiques futures.

Ces stages s’inscrivent dans le cadre d’actions durables et chaque année, le passage de relais se fait d’une promotion à l’autre pour la continuité des projets à Gayola. Et le message sera sans aucun doute basé sur l’échange et la richesse de ce qu’ils ont appris en Afrique.