Plus de trois semaines après le séisme/tsunami au Japon, le bilan des pertes humaines et matérielles n’en finit plus de s’alourdir. Mais au cœur de cette tourmente, la Croix-Rouge japonaise, elle, ne relâche pas son effort.

De l’assistance médicale au rétablissement des liens familiaux, la Croix-Rouge japonaise œuvre sur tous les fronts : le point sur la situation.

Un bilan humain et matériel désastreux

Neuf sur une échelle de dix. Le séisme du 11 mars est le plus important de l’histoire du Japon. Et les pertes humaines et matérielles sont malheureusement à la hauteur de ce triste record.

Au 31 mars 2011, on dénombre près de 27.600 morts ou disparus (dont 11.200 décès confirmés et 16.361 disparus).

2.778 personnes figurent également sur la liste des blessés.

Dans seize préfectures, 174.367 personnes sont toujours hébergées dans plus de 2.000 centres d’évacuation – aménagés principalement dans des édifices publics – où la Croix-Rouge du Japon continue de s’employer pour améliorer leur quotidien.

Le gouvernement japonais évalue les pertes économiques entre 16 et 25 milliards de dollars (entre 11 et 17 milliards d’euros) et indique que près de 149.000 bâtiments ont été détruits ou endommagés. Par ailleurs, le nombre des glissements de terrain se chiffre maintenant à 135, alors que 4 digues se sont effondrées et que les autorités font état de dommages sur les réseaux routiers et ferroviaires dans 2.208 endroits.

A l’inverse, la situation s’améliore en termes d’infrastructure : la plupart des grands axes routiers sont à présent rouverts à la circulation et les lignes électriques rétablies, ce qui contribue à améliorer de façon notable la situation dans de nombreuses régions.

Toutefois, quelque 200.000 foyers sont toujours privés de courant et 652.000 n’ont plus d’eau courante.

On estime que dans la seule préfecture de Miyagi, les débris laissés par la catastrophe représentent près de 18 millions de tonnes, soit l’équivalent de 23 années de production de déchets.

Et si la Croix-Rouge japonaise s’est mobilisée dès les premiers instants, elle ne fait pourtant pas seule face à l’immensité de la tâche.

Quelques chiffres de la Croix-Rouge japonaise

Santé et assistance

  • A ce jour, elle a organisé 424 missions médicales rassemblant plus de 3.000 infirmiers, médecins et personnels d’appui à travers les préfectures sinistrées. Ces équipes médicales continuent de couvrir les zones affectées et d’assurer des services de premiers secours, de santé, d’assistance médicale et de soutien psychosocial dans les centres d’évacuation mis en place par les pouvoirs publics.

  • L’impact psychologique de la tragédie est très lourd et la Croix-Rouge continue d’étendre ses activités dans ce domaine. Un centre de soutien psychologique a été aménagé à l’hôpital d’Ishinomaki cinq jours après la catastrophe et un second ouvrira ses portes le 4 avril à la section Croix-Rouge d’Iwate à Morioka.

  • La Croix-Rouge du Japon compte 2369 infirmiers formés au soutien psychosocial, dont 367 sont également instructeurs. Certains d’entre eux ont été chargés d’évaluer les besoins dans les zones sinistrées et d’assurer des services aux personnes traumatisées par le séisme et le tsunami. Un spécialiste a par ailleurs été affecté à la quasi-totalité des équipes médicales mobilisées. Le déploiement de ces experts va être sensiblement renforcé, en particulier dans les centres d’évacuation.

Secours matériels

  • 125.000 couvertures, 25.000 colis contenant une radio portable, une lampe-torche, des serviettes de toilette et une brochure de conseils de santé pour les situations d’urgence, ainsi que 11.000 assortiments de literie comprenant natte, oreiller, masque pour les yeux, bouchons d’oreilles, pantoufles et chaussons, ont été distribués à ce jour.

  • Les responsables des services de volontaires de la Croix-Rouge du Japon ont lancé un appel visant à recruter des spécialistes de la gestion des catastrophes dans toutes les provinces du pays afin d’établir des antennes de volontaires dans les zones sinistrées. Ces centres assureront des services tels que distribution de secours et préparation de repas pour le personnel des hôpitaux de la Croix-Rouge. A ce jour, les volontaires de la Société nationale ont assuré l’équivalent de 5.400 journées de travail.

  • Deux équipes d'évaluation des besoins se sont rendues dans les préfectures d’Iwate et Miyagi afin de visiter les centres d'accueil, rassembler les demandes et assurer la liaison avec la section de la Croix-Rouge japonaise qui a été crée pour l’occasion. Ce service permettra de planifier et de réaliser rapidement les premières activités de réhabilitation, en parallèle du secours d'urgence.

Rétablissement des liens familiaux

Le site de rétablissement des liens familiaux, mis en place par le CICR, est disponible en japonais, en anglais, en coréen, en chinois et en portugais. Pour l’instant, il a enregistré 5.619 entrées, dont 4.187 concernent des étrangers.Voir le site

Dons

  • Le 14 mars, la Croix-Rouge japonaise a lancé une campagne nationale de collecte de fonds, en coordination avec la télévision nationale NHK et la poste japonaise. Les dons ont atteint près de 60 milliards de yens, soit plus de 510 millions d’euros. De plus, bien qu’aucun appel international n’ait été publié, la Croix-Rouge du Japon reçoit des contributions de plusieurs Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge qui tiennent à manifester leur solidarité (dont la Thaïlande, le Cambodge, la Corée du Nord et du Sud, la Chine, le Vietnam, la Russie, la Nouvelle-Zélande, la Serbie, l’Estonie et l’Irlande).

  • Les dons nationaux seront gérés par un « Comité de versements des subventions », qui remettra une aide en espèces aux victimes. Les dons provenant de Sociétés nationales sœurs serviront, quant à eux, à des secours immédiats et aux activités de réhabilitation menées par la Croix-Rouge japonaise.

  • Cet argent servira à assister les populations sinistrées durant la phase d’urgence, mais aussi dans le cadre des efforts de relèvement.

  • A terme, celle-ci a estimé à environ 200 millions d’euros l’aide financière totale en provenance d’autres Sociétés nationales.

Soutien de la FICR

Une petite équipe internationale de la FICR est toujours au Japon et épaule la Société nationale pour la gestion opérationnelle, la logistique, l’établissement des rapports et la communication.

Crise nucléaire

La Croix-Rouge continue de suivre de près l’évolution de la situation à la centrale nucléaire de Fukushima, en se basant sur les informations fournies par le gouvernement, l’Agence internationale de l’énergie atomique et l’Organisation mondiale de la santé. Les niveaux de radioactivité en dehors de la zone d’exclusion sont actuellement nettement inférieurs aux seuils de danger.

Le personnel de la Croix-Rouge ne travaille pas dans la zone directement affectée, ni dans le périmètre d’exclusion.