Favio, Gamède, Indlala : trois cyclones en deux mois qui, sur leur passage, ont ravagé trois pays. Le 21 février, le Mozambique, déjà affecté par des inondations catastrophiques, a été lourdement frappé. Une semaine plus tard, La Réunion était prise à son tour dans la tourmente. Enfin, le 15 mars, Madagascar subissait son sixième cyclone en trois mois. La Croix-Rouge française, via sa plateforme d’intervention régionale pour l’océan Indien (PIROI), basée à La Réunion, était à chaque fois au premier plan.

Le Mozambique, maudit…

Neuf morts, environ 120.000 personnes sinistrées, 100.000 déplacés, 6000 habitations détruites, près de 21.000 hectares de cultures ravagés… Le Mozambique a payé le prix lourd. Il a été le premier à subir les assauts des cyclones, particulièrement violents, qui ont sévi en février et mars derniers dans l’océan Indien. Le 21 février, Favio s’abattait sans prévenir sur les provinces du sud, déjà sous les eaux.

Pour la Croix-Rouge du Mozambique et la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, il a fallu faire face à cette nouvelle urgence et trouver des fonds supplémentaires (9,3 millions d’euros), afin de parer au besoin pressant d’abris temporaires, mais aussi d’envoyer moustiquaires, nattes, jerricans pour l’eau, produits de purification et d’hygiène et fournitures médicales.

La Réunion, dans l’œil du cyclone Gamède

Il s’y est pris à deux fois. Le 28 février, lors de deux passages successifs, le cyclone tropical Gamède, accompagné de vents en rafales à plus de 240 km/heure, a provoqué des dégâts considérables : 31.000 personnes privées d’électricité, 80.000 sans eau, 12.000 abonnés sans téléphone, sans compter les routes impraticables. Présente depuis le début de l’épisode cyclonique, la Croix-Rouge française a été mise en alerte rouge le 25 puis le 27, mobilisant plus de 120 volontaires du département appuyés par la PIROI.

Le 27 au soir, plus de 250 personnes ont ainsi pu être accueillies et prises en charge, dans un centre d’hébergement d’urgence installé à Saint-Denis. Parallèlement, la Croix-Rouge française a mis du personnel à disposition de la Préfecture, notamment des infirmiers, pour accueillir et veiller sur des insuffisants rénaux et respiratoires dans des centres de vie de plusieurs communes.

Madagascar… cyclones en série

Alors que Madagascar se relevait difficilement après le passage de cinq systèmes cycloniques, Indlala a balayé le nord de l’île le 15 mars avec des vents moyens de 165 km/heure et des rafales dépassant les 230 km/heure. Ce fut le plus meurtrier de la série : 88 morts, 30 disparus à cause des crues et des éboulements. Dans la ville d’Antalaha, où le cyclone s’est acharné durant dix heures d’affilée, un quart des maisons a été détruit. En outre, 90.000 hectares de cultures ont été ravagés.

La Croix-Rouge française a immédiatement activé la PIROI qui, de La Réunion, a acheminé quarante tonnes de produits de première nécessité : matériel de potabilisation d’eau et abris temporaires, bâches plastiques, groupes électrogènes, kits de cuisine, couvertures… Le 5 avril, 5 logisticiens des équipes de réponse aux urgences humanitaires (ERU) de la Croix-Rouge française ont été dépêchés sur place en renfort, à la demande de la Fédération internationale.

La PIROI, pour qui pour quoi ?

En 1999, dans le cadre de sa stratégie de préparation et de réponse aux catastrophes, la Croix-Rouge française a créé à La Réunion la plateforme d’intervention régionale pour l’océan Indien.

En étroite coordination avec les composantes internationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, les sociétés nationales de la zone (Madagascar, Comores, Seychelles, Maurice, et dernièrement le Mozambique) et les délégations Croix-Rouge française à La Réunion et à Mayotte, la PIROI est activée à chaque situation d’urgence : déploiement de volontaires spécialisés et de matériel de secours (abris temporaires, traitement d’eau, kits santé, télécoms…), mise en place d’une logistique adaptée.

En huit ans d’existence, la PIROI est intervenue sur une vingtaine de crises: cyclones, épidémies (choléra et chikungunya), inondations, éruptions volcaniques.

Site internet de la PIROI