L'urgence humanitaire, et après ?
Publié le 5 novembre 2005
Pour une action humanitaire durable
Le 26 décembre 2004, les vagues du tsunami ravagent les côtes d’Asie du Sud-Est et emportent avec elles plus de 200.000 personnes, enfants et adultes. Une déferlante planétaire de générosité s’élève aussitôt pour secourir les victimes et exorciser ces images de cauchemar qui inondent nos écrans. Une formidable mobilisation humanitaire commence. Près d’un an plus tard, elle est loin d’être achevée.
Si cette tragédie a frappé les esprits, elle a aussi très vite soulevé débats et polémiques. Qu’ont fait les associations humanitaires avec les dons du tsunami ? Sont-elles capables de remplir le contrat moral que des millions de personnes ont signé avec elles ? Comment sont-elles contrôlées ?
Au-delà de la question de l’utilisation de l’argent, c’est le sens même de l’action humanitaire qui est en jeu. On assimile aujourd’hui la cause humanitaire à l’action d’urgence, alors qu’elle donne sa pleine mesure dans les effets durables qu’elle produit. Comme si l’on pouvait se contenter de sauver quelqu’un de la noyade pour ensuite l’abandonner sur la berge.
Ce livre est un plaidoyer pour une vision plus ample de l’action humanitaire, dans l’Asie de l’après-tsunami comme à nos portes. Il soutient aussi une conviction : les plus fragiles d’entre nous ne sont pas condamnés à être les damnés de la terre.