Dès le début de l’intervention de la Croix-Rouge française en Haïti, la construction de latrines a été une priorité visant la salubrité des lieux de vie de milliers de personnes. Depuis fin janvier, la Croix-Rouge française a construit 704 latrines d’urgence et 190 latrines plus pérennes, bénéficiant à plus de 110 000 personnes. 200 autres sont prévues.

Début juin, l’atelier de production des latrines vidangeables de la Croix-Rouge française a commencé son activité à Bonnefil. Là-bas, le superviseur de l’atelier, Vakenson Sanon, nous reçoit avec un grand sourire. Ce sourire n’est pas forcé, il n’est pas imposé par les règles de courtoisie : Vakenson sourit parce qu’il est satisfait du travail de ses équipes.

Et il a raison d’en être fier car, malgré les difficultés logistiques et d’approvisionnement, cet atelier arrive à garder un rythme de production soutenu grâce à une organisation efficace et à des travailleurs hautement motivées.

Les 18 travailleurs de l’atelier sont divisés en 6 équipes, « chacune spécialisée sur une partie du processus : la découpe des pièces en bois, l’assemblage pour former les escaliers ou la cabine, le montage des réservoirs d’eau pour le lavage de mains… Une chaîne de travail très efficace qui permet la construction d’une latrine en 4 heures et un assemblage sur place en 2 heures » nous explique Vakenson.Les latrines produites dans cet atelier présentent des améliorations considérables par rapport à celles installées pendant la réponse d’urgence.

En effet, le standard des latrines a évolué avec le temps, menant à la Croix-Rouge française dans un premier temps à améliorer leur qualité (ajout de porte, loquet et toiture), puis l’orientant vers la construction de latrines vidangeables surélevées (voir la photo illustrant l'article).Surélevées pour mieux résister aux fortes pluies et vidangeables pour assurer la durabilité de ces infrastructures jusqu’à la fermeture des camps. Un réservoir d’eau a été installé à la sortie pour pouvoir se laver les mains.Vakenson est particulièrement fier du changement de l’ancienne dalle en plastique où il fallait s’accroupir par un siège en bois qui favorise l’utilisation aux personnes âgées, enfants, femmes enceinte ou personnes malades (« la pause siège », nous confie-t-il en rigolant).Ainsi, jusqu’à présent, 190 de ces latrines « améliorées », divisées en blocs de 2 ou 4 cabines, ont déjà été installées et sont fonctionnelles sur 9 sites regroupant plus de 45 000 personnes dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

Petite pause, le temps d’une photo : l’équipe de montage et l’équipe chargée de découper les planches pour la structure en bois des latrines

Une fois les latrines installées, la population est sensibilisée par les équipes de promotion à l’hygiène de la Croix-Rouge française à leur bonne utilisation et à leur maintenance, ainsi qu’à l’hygiène primaire. Des panneaux avec des explications sur l’utilisation et la propreté des installations sont affichés près des constructions.

Des comités ont été créés au sein des camps pour assurer l’entretien et l’acceptation de ces infrastructures. L’implication des bénéficiaires reste la clé pour garantir une bonne conservation de ces équipements sanitaires.

Et bientôt les "douches améliorées"

Xavier Plaisance, déléguée assainissement de la Croix-Rouge française en Haïti, nous explique que, dans une optique de pérennisation, des travaux d’amélioration des douches d’urgence seront entamés début août. Ainsi, « 250 douches parmi les 750 construites pour répondre à l’urgence bénéficieront de transformations importantes sur 21 sites de regroupement (18 gérés par la Croix-Rouge française et 3 en support de la Fédération Internationale) ». Des travaux de maçonnerie et l’installation de toits visent résoudre deux problèmes majeurs : l’eau stagnante, du fait de l’utilisation mais aussi comme résultat des fortes pluies qui affectent déjà la capitale, et les infiltrations.