Chaque année, ils sont une quarantaine de secouristes venus de toute la France pour épauler leurs homologues monégasques à l'occasion de la plus prestigieuse manifestation sportive automobile au monde. L'occasion de profiter d’une ambiance unique mais aussi de rencontrer des bénévoles de toute l'Europe.

Vous ne les avez certainement pas vus lors de la retransmission télévisée du GP de Monaco ; pourtant ils étaient tous là, sous vos yeux : sous les gradins des tribunes, au coin de la piste à sainte-Dévote, cachés sous le tunnel qui mène au port, au bas de la tribune princière, derrière la végétation au pied du rocher…

Ils (et elles !) ce sont les secouristes de la Croix-Rouge, ou plutôt "des" Croix-Rouge. Ils sont parfois monégasques, souvent français (qu'ils soient membres de la Croix-Rouge française ou monégasque) italiens, belges, allemands, britanniques, andorrans…

Quatre jours durant, des premières courses amateurs au prestigieux grand prix de formule 1, ils sont à pied d'œuvre dès l'ouverture du circuit, prêt à répondre à la moindre blessure d'un spectateur imprudent ou maladroit. Une glissade sur les pentes rocailleuses au bas du palais, un trébuchement dans les gradins, un malaise dû à la chaleur... : la plupart des cas traités relèvent de la simple "bobologie" ! Pourtant s'ils n'étaient pas là, qui prodiguerait ces petits soins ? Dans l'enceinte du circuit : personne !

Leur mission parfois se corse : un malaise cardiaque, une fracture, n'ont rien d'exceptionnels ; il faut alors suivre la procédure. Un médecin est envoyé auprès des secouristes qui ont signalé le cas auprès de leur chef de poste ; il estime la gravité du cas avant de faire son rapport. Fort de ces informations et de l'avis du médecin, le chef de poste prévient alors le PC course où officie Rémy Tornatore, chef d'orchestre de l'ensemble du dispositif. A lui de décider : faire partir une ambulance au poste de secours, évacuer le blessé par hélicoptère, voire par bateau si celui-ci se trouve entre la piste et la mer… les moyens sont complets et adaptés à un terrain pas toujours facile : le circuit est en ville, la foule compacte, le territoire réduit et souvent en pente !

Côté pilotes, nos bénévoles laissent le champ aux commissaires de course de la FIA, dont les combinaisons ignifugées et la formation très pointue à la désincarcération garantie l'exclusivité des secours aux "stars des paddocks".

En revanche, lorsque l'un d'entre eux est touché, comme ce fut le cas en ce dimanche 24 mai, après qu'une F1 a percuté le rail de sécurité et heurté ses jambes, ce sont les secouristes de la Croix-Rouge, situés aux abords du circuit, qui prennent en charge le malheureux…

Au final cette année, seulement onze évacuations, soit un bilan léger, les cieux ayant été cléments (le nombre d'accidents graves augmente avec la pluie !) ; juste une bonne fatigue pour des secouristes qui auront partagé quelques jours une même passion.