Jeannine, de Cherbourg (50) "J’ai 84 ans et je ne sors presque plus de chez moi. A cause de mon hypertension et d’une déformation au dos, je ne peux pas rester debout trop longtemps. Je suis vite essoufflée. Une fois par semaine, mon petit-fils vient déjeuner chez moi. A part cette petite heure de distraction, je ne reçois aucune visite, exceptée celle des bénévoles de la Croix-Rouge.

Ces jeunes gens sont très sympathiques, ils viennent souvent prendre le thé à la maison et on discute de choses et d’autres. Ca fait du bien ! En plus, ils m’ont trouvé une aide-ménagère qui vient chez moi deux heures par semaine et leur vice-président m’a dit que je pouvais bénéficier d’une télé-alarme, un petit bip à suspendre autour du cou pour alerter les secours en cas de malaise ou de chute. Quand on vit seule et qu’on commence à prendre de l’âge, ce genre de gadget peut s’avérer bien utile et même vous sauver la vie !"

Jean-Jacques, bénévole à la Croix-Rouge de Cherbourg (50)

"Lors de notre première visite, nous évaluons les besoins de la personne. Même si l’isolement n’est pas tout à fait réel, il y a toujours un ressenti d’isolement. Le besoin d’écoute est flagrant, c’est même la priorité numéro un.En général, passées les premières minutes de gêne ou de pudeur, les personnes visitées se confient volontiers, surtout lorsqu’il y a un problème ou une souffrance intérieure réels. Grâce à ces échanges, des solutions sont trouvées aux grands et petits tracas de la vie quotidienne, souvent dus à la solitude : une serrure qui coince, besoin d’une aide-ménagère pour quelques heures, d’un coiffeur, d’un véhicule pour se rendre au club de loisirs, etc."

Daniel, bénévole à la Croix-Rouge de Mâcon (71)

"Je fais du transport journalier pour les personnes malades, âgées ou isolées. Environ deux fois par an, j’emmène aussi un groupe de personnes handicapées en vacances à la montagne. En plus du transport, je joue également un rôle d’animateur. C’est un réconfort personnel d’aider des personnes dépendantes qui n’ont pas les moyens financiers ou les capacités physiques de se déplacer. Elles sont heureuses de sortir de chez elles et cela leur permet de garder un minimum de vie sociale lorsqu’elles vivent seules."

Photos - © Leif Carlsson