Le Hameau Service de Sommières du Clain, dans la Vienne, spécialisé dans l’accompagnement de personnes handicapées vieillissantes, n’est pas un foyer de vie comme les autres. C’est ce qu’ont rappelé le directeur général de la Croix-Rouge française, Olivier Brault, les présidents des délégations régionale et départementale tout comme les partenaires de l’établissement, à l’occasion du dixième anniversaire du foyer de vie, le 29 juin.

La démarche qualitative reconnue de l’établissement, a de son côté rappelé Guy Boyer, le directeur-adjoint, repose avant tout sur « l’accompagnement à la carte des résidents ». Une ambition de chaque instant : « Nous compensons les déficiences des personnes, en étant attentifs à leurs besoins et attentes dans leur diversité, et en nous efforçant de mettre en œuvre, même quand c’est difficile, leurs projets individuels ».

L’équipe, composée de 27 professionnels, pousse la démarche plus loin que dans la plupart des institutions. Elle soutient, par exemple, le projet de mariage de Marie-Laure et de Patrick, elle aide les résidents à rendre visite à un proche à Paris, elle leur apprend à nager… Ici, les 46 résidents sont considérés comme des adultes responsables et capables, quel que soit leur handicap.« Ici, quand on demande quelque chose, on nous répond toujours. Parfois, c’est pour refuser. Ce n’est pas grave. Au moins, on nous répond », témoigne Jacky, 52 ans, arrivé d’un établissement et service d’aide par le travail (ESAT) au Hameau Service il y a six mois.

Comme dans la ‘vraie’ vie

Au Hameau Service, structure non médicalisée, tout est fait pour que la vie en institution ressemble le plus possible à la ‘vraie’ vie. Les 23 pavillons colorés du foyer, paisiblement installés dans la verdure, à 300 mètres du bourg de Sommières, ressemblent à s’y méprendre à n’importe quel lotissement français.L’emblème de la Croix-Rouge, pour ne pas stigmatiser les résidents, y est très discret. Et les personnes accueillies - 1/3 sont des handicapés moyens, 1/3 des handicapés psychiques et 1/3 relèvent de pathologies plus lourdes - y bénéficient tous d’une autonomie très supérieure à celle généralement en pratique dans des foyers de même nature.

Chacun a sa boîte aux lettres, les activités proposées par les encadrants sont optionnelles, les visites et sorties autorisées 24h/24, les allers-retours entre le foyer et le bourg, pour faire ses courses, sont libres... Depuis deux ans, les 23 pavillons indépendants du « village » se sont également ouverts à la colocation mixte et même à la vie de couple.

Eric Dutheil