Madagascar frappé par le cyclone Enawo
Publié le 14 mars 2017
Enawo a frappé l’île du nord au sud
Le cyclone de catégorie 4 a touché les côtes au nord-est de Madagascar, le 7 mars dernier. Le cyclone accompagné de pluies et de vents soufflant en rafale à plus de 290 km/h, a continué sa trajectoire vers le centre et touché la capitale Antananarivo. Enawo a quitté l’île, jeudi, par le sud-est.
C’est dans les districts du nord et de la capitale que le cyclone a occasionné le plus de dégâts. Les pluies torrentielles dans ses zones de passage, ont provoqué de graves inondations et ces régions restent soumises à de forts risques de glissements de terrain.
Evaluation de la catastrophe
Selon le dernier bilan communiqué le 15 mars par les services de protection civile malgaches (Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes, BNGRC) :
78 personnes auraient perdu la vie,
250 seraient blessées et 18 autres seraient portées disparues ;
les autorités malgaches recensent également 394.987 sinistrés.
Une grande partie des sinistrés se concentre dans les régions du nord-est, du centre et de la capitale.
La capitale fortement touchée
Dans la capitale, Antananarivo, les fortes pluies du 7 au 9 mars ont entrainé d’importantes inondations et la rupture d’une digue sur la rivière Sisaony. De nombreux quartiers du bas de la ville sont inondés, 18.000 personnes ont dû être déplacées vers des zones sûres.
Les dégâts causés par Enawo s’ajoutent par ailleurs aux conséquences de la grave sécheresse qui touche le sud du pays depuis plusieurs mois et menace plus de 850.000 personnes d’insécurité alimentaire.
Devant l’ampleur des dégâts, le Gouvernement malgache a lancé hier un appel à l’aide internationale.
La mobilisation du Mouvement Croix-Rouge
En parallèle des évaluations, la Croix-Rouge déploie ses équipes et participe aux premières actions sur le terrain.
La Croix-Rouge malgache (CRM) au cœur des opérations
Dès l’annonce du passage du Cyclone dans le Nord-Est du pays, la CRM a rapidement mobilisé plus de 550 volontaires pour mener des opérations de sensibilisation et diffuser des messages d’alerte dans les régions du nord et du centre du pays.
Une centaine d’équipiers de la CRM, membres de l’équipe nationale de réponse aux catastrophes a par ailleurs été envoyée dans les zones de passage du cyclone en prévision de son impact.
Suite au passage d’Enawo sur le pays, la Croix-Rouge malgache, forte de son ancrage territorial à travers ses 22 branches locales, a rapidement pu collecter les données du terrain et mener des évaluations rapides des besoins.
Ces données lui ont permis d’établir un plan d’action visant à répondre aux besoins immédiats de 25.000 personnes sinistrées par le cyclone. Ce plan prévoit une intervention dans les domaines de l’eau, de l’hygiène, de l’assainissement et des abris d’urgence. De plus, une offre de services de santé est également prévue dans la capitale.
Intervention de la Croix-Rouge française
La Plate-forme d’intervention régionale de l’océan Indien (PIROI) est mobilisée sur cette opération, aux côtés de la Croix-Rouge malgache depuis le début du mois de mars.
Le responsable des opérations de la PIROI a été dépêché à Madagascar le 9 mars afin d’appuyer les équipes dans la consolidation des évaluations préliminaires et dans la rédaction du plan d’intervention.
À la demande de la Croix-Rouge malgache, la PIROI a activé son dispositif de secours à partir de La Réunion. Un premier envoi de 2.300 kits de reconstruction de l’habitat, soit 45 tonnes de fret humanitaire est arrivé ce vendredi 17 mars, grâce au concours des Forces Armées de la Zone Sud de l’Océan Indien (FAZSOI) qui ont mobilisé un bateau de la Marine nationale.
Deux personnels de la PIROI, un logisticien et un chargé de réponse aux urgences, accompagnent ce matériel à Madagascar en soutien de la Croix-Rouge malgache pour la réception et la distribution de l’aide vers les régions les plus affectées.
Crédit photo : PIROI