Niché au cœur de la Citadelle d’Arras, le Main Square festival attire chaque année des milliers de festivaliers venus vibrer au rythme d’une programmation internationale. Quatre jours de concerts intenses durant lesquels se succèdent des grands noms de la scène comme Sam Smith, Placebo, Ninho ou encore Avril Lavigne. Mais le Main Square n’est pas seulement l’un des plus grands festivals d’Europe, c’est aussi un véritable défi logistique pour les secouristes de la Croix-Rouge.

Pour sa 20e édition, le Main Square célèbre deux décennies de musique et de temps forts avec pas moins de 130 000 spectateurs sur quatre jours (4-7 juillet). Un événement de grande envergure qui nécessite l’un des dispositifs prévisionnels de secours (DPS) les plus importants de l’année pour la région du Pas-de-Calais. « Nous sommes présents depuis la création du festival. C’est un dispositif que nous maîtrisons parfaitement et que nous réalisons ici depuis presque 20 ans », souligne Fabienne, présidente territoriale. « C'est le plus important dispositif en termes de mobilisation, d’organisation et de rotations d’équipes »

Chaque jour, une équipe de 70 secouristes issus de plusieurs départements voisins s’affaire dans les quatre postes de secours situés autour des grandes scènes et à l'entrée du festival. Deux véhicules de premiers secours à personnes (VPSP) sont également prêts pour les évacuations urgentes vers l'hôpital local. L’objectif ? Traiter rapidement les petits incidents et blessures graves. Philippe et Samuel sont positionnés aux abords de la scène principale. Tous deux secouristes et formateurs à la Croix-Rouge, ils prennent en charge les festivaliers en difficulté. « Le monsieur ne se sent pas bien, il a des vertiges et des nausées. Nous l'avons fait asseoir, lui avons offert de l'eau et vérifié son état avant de le déplacer au poste le plus proche », explique Samuel. 

« Les pogos et l'excitation de la foule peuvent rapidement générer des situations complexes »

Durant ces quatre jours d'effervescence, nos secouristes ont pris en charge 561 interventions, allant des malaises aux chutes, en passant par des états d’ébriété ou encore des blessures sérieuses comme des fractures, plaies ouvertes et traumatismes. Des prises en charge plutôt classiques pour ce type d’événement. « J’étais dans la foule, j’ai commencé à me sentir mal avec des palpitations et une forte nausée », témoigne un jeune festivalier de 19 ans. « J’ai été transporté au poste et on a pris soin de moi ». Lorsque la nuit tombe, l'atmosphère s'électrise dans la foule. Les festivaliers deviennent plus agités à mesure des verres consommés. Quelques minutes seulement après le début des gros concerts, nos bénévoles font face à des vagues d’interventions. « Les pogos et l'excitation de la foule peuvent rapidement générer des situations complexes. Chacun sait précisément où se positionner pour agir vite », ajoute Guillaume, chef de secteur. Les cas plus graves sont acheminés par brancards pour un premier bilan. « Une festivalière a été blessée par la chute d’une branche d’arbre, entraînant un traumatisme à l’épaule, affirme Julie, intervenante secouriste. Nous l’avons rapidement prise en charge puis transférée aux soins médicaux spécialisés ». Une collaboration étroite avec les infirmiers, médecins du SAMU et autres services de secours qui permet d'assurer une couverture complète et efficace. De l’autre côté de la scène, un jeune homme vient de se blesser à la cheville droite. Il est évacué pour une suspicion de fracture après une mauvaise réception. « Nous l’avons rapidement transféré en VPSP à l’hôpital pour qu’il puisse passer une radio », précise Grégory, chef de poste. 

« Chacun connaît parfaitement son rôle »

Le dispositif est parfaitement rodé : chaque bénévole connaît avec précision les moments où les interventions s’intensifient et les emplacements stratégiques où se positionner. « Pour les gros concerts nous devons prioriser les urgences, gérer la foule et le stress », explique Ali, chef d’intervention et secouriste depuis plus de vingt ans. « Chacun connaît parfaitement son rôle, nous sommes là pour prodiguer les premiers soins mais aussi pour rassurer ».

Alors que le festival prend fin dans la nuit du dimanche et que les spectateurs quittent progressivement la Citadelle d'Arras, l'heure est au bilan. Avec un total de plusieurs centaines d'interventions, le DPS du Main Square festival 2024 est une vraie réussite pour nos équipes de secours. « Chaque année, cet événement nous permet de mettre en pratique un dispositif complexe et exigeant. Grâce à une préparation rigoureuse, les festivaliers ont pu profiter de l’événement en toute sécurité », précise Mathieu, chef de dispositif. Une 20e édition qui démontre la capacité d’action de nos bénévoles. « Le Main Square est un terrain d'entraînement précieux pour nos équipes, nous préparant aux défis à venir comme les Jeux olympiques et paralympiques », conclut Guillaume, chef de secteur. « Il nous fait travailler sur l’organisation, la communication et la gestion de la foule, des compétences essentielles pour des événements de cette envergure ». À peine le festival terminé, les secouristes devront se mobiliser pour les autres rendez-vous de l’été. La prochaine étape ? La cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris 2024 !