Naufragés en Méditerranée
Publié le 21 avril 2015
Malgré les alertes répétées de la Croix-Rouge sur ces situations humanitaires intolérables qui se jouent dans les pays du Sud, et dont nous présagions les conséquences funestes, la Communauté internationale et l’Europe ont fait preuve d’une impuissance coupable. Il est désormais impérieux de mettre un terme aux drames qui se jouent chaque jour en Méditerranée pour les milliers de migrants qui tentent d’échapper à leur pays. Il est indispensable que la Communauté internationale prenne ses responsabilités et agisse sur les causes même de ces drames.
L’instabilité des régimes politiques syrien, irakien et libyen ajoutée au trouble djihadiste qui sévit dans une bonne partie de l’Afrique provoquent depuis plusieurs années une vague migratoire sans précédent transformant la Méditerranée en un vaste cimetière. Des hommes, des femmes, des enfants exténués fuyant leur pays à la recherche d’une vie meilleure ou tout simplement pour retrouver une dignité humaine, disparaissent chaque jour dans des conditions inhumaines. Il faut désormais faire cesser cette tragédie.
La communauté internationale doit prendre les mesures nécessaires et répondre en urgence à la situation dramatique des migrants en Méditerranée en augmentant notamment les opérations de recherche et de sauvetage. Il faut également que tous les États fassent preuve de solidarité et facilitent l'accès à toutes ces personnes en quête de paix et de sécurité, en respectant leur dignité et un accès sans entrave aux droits fondamentaux de l’homme.
Mais pour lutter efficacement contre les causes profondes de la migration, tels que les conflits, la discrimination et l’inégalité économique, il est urgent de repenser un nouvel engagement mondial.
L’approche du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, à l’égard de la migration est strictement humanitaire et fondée sur la reconnaissance de l’individualité et des aspirations de chaque migrant. Nous travaillons au quotidien pour aider ceux qui ont été forcés de fuir leur pays, pour améliorer les conditions de vie dans les camps de réfugiés, pour réunir des membres de familles dispersées, pour rendre visite à ceux qui se retrouvent emprisonnés ; pour leur porter secours indépendamment de leur statut juridique sur leurs terres d’accueil, comme le font aujourd’hui les Croix-Rouge française et italienne … Mais ces actions restent malheureusement limitées dans la lutte contre ce qui est devenu l'une des plus graves catastrophes humanitaires de notre temps.