Premiers secours : formez-vous !
Publié le 20 février 2013
Face à une personne victime d'un arrêt cardiaque ou d'un accident de la vie courante, le grand public se sent largement démuni, selon le CAS qui propose des mesures pour encourager les gestes de premiers secours.
Alors que 95% des Norvégiens et 80% des Autrichiens ont été initiés aux gestes qui sauvent, une grande majorité de Français ne maîtrisent pas suffisamment ces techniques pour intervenir, selon les experts de cette institution placée auprès du Premier ministre et chargée "d'éclairer le gouvernement" en matière économique, sociale, environnementale et technologique.
Moins d'une personne sur cinq, témoin d'un arrêt cardiaque, pratique les gestes de premiers secours en France, selon la Fédération française de cardiologie (FFC).
L'arrêt cardiaque est pourtant l'exemple même de la situation où chaque minute compte et où un geste de réanimation pratiqué par un témoin peut doubler, voire tripler les chances de survie, note le CAS.
Les secours mettent en France en moyenne 14 minutes pour arriver, ce qui peut s'avérer trop long en cas d'arrêt cardiaque mais également en cas d'hémorragie, de réaction allergique ou d'étouffement.
"L'intervention rapide d'un témoin peut non seulement améliorer les chances de survie de la victime mais aussi réduire le risque de séquelles", relève Vincent Chriqui, le directeur général du CAS.
La FFC estime à environ 1,5 million le nombre de personnes actuellement initiées aux gestes de premiers secours en France.
Pour améliorer la situation, le CAS préconise de renforcer la sensibilisation du grand public qui passe aujourd'hui par l'école et par le lieu de travail.
Mais bien que la loi impose la formation de tous les jeunes aux gestes de premiers secours à l'issue de la classe de 3e, seuls 20% reçoivent actuellement cette formation.
Le Centre propose de démocratiser les notions de secourisme en offrant des formations moins techniques et plus accessibles, avec notamment la création d'un crédit d'impôt pour toute personne se formant auprès d'une association sur son temps personnel.
Parmi les autres mesures, figurent la promotion du 112, le numéro d'urgence européen, à la place des trois lignes nationales d'urgence (15 pour le Samu, 17 pour la police et 18 pour les pompiers) existant actuellement, ainsi que la mise en place d'une base de données recensant l'ensemble des points d'implantation des défibrillateurs.
Grâce aux efforts de nombreuses entreprises, collectivités territoriales ou associations, leur nombre s'élèverait aujourd'hui entre 60.000 et 100.000 en France, mais "il reste difficile de connaître leurs lieux d'implantation", reconnaît M. Chriqui.