L’Institut médico-éducatif La Sapinière (Nord), établissement Croix-Rouge, accueille 27 enfants et adolescents autistes, sur ses 44 résidents. Un établissement exemplaire, qui prend en charge ces jeunes handicapés, selon des programmes individualisés basés sur un suivi au quotidien, en étroite relation avec les familles.

Canna le poney se dandine lentement dans les allées de la propriété de 12 hectares qui accueille l’Institut médico-éducatif (IME) La Sapinière et le foyer de vie « Résidence du coin du Loup », à Saint-Jans-Cappel (Nord). Sur son dos, Johnny 11 ans et au bout de la longe Brandon, 8 ans, sous la surveillance d’Anne, équithérapeute de l’IME. Dans ce site magnifique, entre la Flandre maritime et la Flandre intérieure, à quelques kilomètres de la Belgique, Johnny et Brandon sont résidents à la Sapinière au même titre que 25 autres enfants et adolescents atteints d’autisme.

Dans cet établissement de la Croix-Rouge française, dès 1988, les premières places réservées à des enfants atteints de ce handicap, ont été ouvertes.

La liste d’attente est longue pour entrer à la Sapinière. " La priorité est donnée aux enfants qui attendent depuis longtemps, compte tenu aussi de leur profil qui doit être en compatibilité avec le projet du groupe qui va l’accueillir ", explique Muriel Deresme, directrice des deux établissements. Après évaluation de l’enfant, un projet individuel spécifique est établi. La prise en charge des enfants est adaptée au cas par cas.

Suivi et évaluation dans tous les gestes du quotidien

A l’IME, les 36 internes, qui vivent sur place du lundi au vendredi, sont répartis en 3 groupes de vie. Le premier regroupe les plus âgés, les deux autres des jeunes avec ou sans troubles envahissants du développement (TED) et déficience intellectuelle sévère. Chaque groupe occupe des bâtiments séparés, de véritables maisons, avec pièces de vie commune douillettes, cuisine et chambres individuelles ou pour deux personnes.

Tout ce petit monde est pris en charge du matin au soir par des professionnels du socio-éducatif et du paramédical, avec de multiples activités en journée. Les plus jeunes sont scolarisés à l’interne, (sauf deux résidents en milieu ordinaire) et avec les plus âgés, le personnel travaille à leur sociabilisation, à la préparation à l’âge adulte, au maintien de leurs acquis et à leur autonomisation.A La Sapinière, la méthode ABA est utilisée auprès des résidents autistes qui s’adonnnent quotidiennement à de multiples activités éducatives, culturelles, sportives, manuelles, éveil sensoriel, équithérapie… toujours encadrées par des professionnels qui évaluent les comportements de chacun. Sans oublier les rencontres régulières pour chaque enfant avec des médecin, psychiatre, orthophoniste, psychomotricien… Les enfants sont suivis et évalués dans tous les gestes du quotidien, la toilette, les repas, les activités du jour. Et les progrès de certains sont étonnants, à en croire leurs encadrants.

Le suivi des résidents est très important aussi bien dans que hors l’établissement. Marie-Angèle Baffin, chef de service, est en contact avec les familles et assure le suivi de chaque enfant. Plus ou moins facile selon les cas, certains parents s’impliquent énormément, d’autres moins… Et de cette implication dépend aussi les progrès des enfants. « Les familles sont souvent démunies face à leur enfant. Et cette impuissance face au handicap est souvent source d’une grande souffrance», constate Marie-Angèle Baffin.

 " D’ici septembre 2009, 12 jeunes résidents auront plus de 20 ans. Ceci pose le problème des places pour adultes. Nous n’allons pas mettre nos résidents à la porte mais c’est autant d’enfants, qui sont sur liste d’attente, que nous ne pouvons pas prendre en charge ", explique Muriel Deresme. Et celle-ci d’ajouter : " Nous avons un projet d’extension du foyer de vie d’une quinzaine de places réservées aux personnes autistes, dans les trois ans à venir. " Mais combien d’enfants resteront encore sur la liste d’attente ?