Ce weekend se déroule un colloque destiné à tous les professionnels de la petite enfance, et en particulier les enfants ayant souffert d’une naissance difficile : handicap, abandon, grande fragilité sociale ou sanitaire de leurs parents. L’occasion pour la Croix-Rouge française d’alerter sur les difficultés que rencontrent les jeunes mères accueillies dans ses centres spécialisés.

La Croix-Rouge, à travers deux centres « Bébé-Maman », accueille des mères d’enfants de moins de trois ans en situation de précarité «multicritères», et ce pour des durées allant de 9 à 18 mois. «Des femmes au parcours chaotique», explique Catherine Bouget, directrice des centres d’accueil parentaux de Loire Atlantique, «aux difficultés sociales, victimes de violences (pour 80% d’entre elles environ), doivent à présent gérer l’arrivée d’un enfant ». Il s’agit de les aider à retrouver confiance en leur capacité à se réinsérer, mais aussi «revenir aux "bases de l’autonomie", que l’on a eu tendance à oublier : se laver, s’habiller, se lever le matin ».

La Croix-Rouge française jouit de trois particularités dans ce combat social. Le réseau tissé par l’association sur le territoire français permet un suivi des mères en difficulté, comme la possibilité de les accueillir, avant la prise en charge en centre, n’importe où en France. Les délégations locales sont ainsi sollicitées par les centres pour aider à leur tour ces familles en réinsertion. L’association tient aussi à offrir à ces jeunes mères « des débouchés professionnels qui sortiraient des préjugés : on leur propose toujours de travailler elles-mêmes dans le social, le service à la personne, la restauration… Nous essayons, avec nos partenaires, des banques, des compagnies d’assurance, etc., de leur offrir des emplois plus conventionnels et qui seraient moins marqués par leurs difficultés passées ». Enfin, les centres d’aide à la famille de la Croix-Rouge française offrent aussi un accueil « pour toute la famille ; nous accueillons les mères et les pères, ce qui est exceptionnel. »

Le centre d’accueil de Loire Atlantique propose à Nantes 96 places, son homologue de l’Yonne une cinquantaine. Dorénavant, les réflexions se portent sur « la poursuite de l’aide après l’accueil dans le centre, à domicile par exemple, et autour de l’emploi. Pour cela, les délégations locales et les bénévoles Croix-Rouge sont très utiles ; l’aide ne doit pas s’arrêter aux portes du centre » conclut Catherine Bouget.

 C’est ainsi à Nantes que se déroule un colloque pour discuter de ces problématiques avec les professionnels du secteur, mais aussi le grand public ; il est organisé par l’association S’Sentiels, créée en 2005 par Michel Meignier - directeur de la Clinique Brétéché à Nantes - dont la vocation est de faire vivre des événements autour de la Santé, de la Solidarité et du Spectacle. Les bénéfices de ces manifestations vont cette année à la Croix-Rouge française, pour rénover le centre d’accueil maternel que dirige Catherine Bouget.

Gregory Kapustin