Une journée événement à Alfortville
Publié le 7 juillet 2014
Comment faire face à une catastrophe naturelle de grande ampleur, que l’on soit citoyen, élu local ou bénévole ? Comment les secours peuvent-ils se coordonner sur le terrain ? Quels sont les gestes à connaître pour éviter qu’un accident domestique ne tourne au drame ? Toutes ces questions, celles de la préparation de tous les acteurs d’une commune à une catastrophe ou encore de l’initiation à la réduction des risques, étaient à l’honneur à l’occasion de cette journée du 5 juillet à Alfortville. Les secours et l’intervention d’urgence, missions essentielles de la Croix-Rouge française, ont ainsi été présentés aux visiteurs, à travers l’exposition de bateaux, remorques, ambulances, véhicules logistiques et véhicule spécialisé de traitement de l’eau de la Sécurité Civile. Des stands d’informations, tenus par les différents services et acteurs des secours publics, ont également permis au public de mieux comprendre ces dispositifs, avant, s’ils le souhaitaient, d’être formés aux gestes qui sauvent sur l’espace de la Caravane d’été.
Officiellement inaugurée par Jean-Jacques Eledjam, Président de la Croix-Rouge française, en début d’après-midi, cette 13ème édition de la Caravane parcourra 15 villes de France durant la saison. Elle a également permis au Président de rappeler que « la Croix-Rouge française est aujourd’hui le troisième acteur du secours en France » : il est donc primordial d’être organisé et entraîné pour pouvoir se déployer en cas d’urgence.
Un exercice inédit d’évacuation
La ville d’Alfortville n’avait pas non plus été choisie au hasard pour cette journée événement : en cas de crue majeure, elle fait partie des communes du département qui seraient inondables à 100%, et dont une partie de la population devrait nécessairement être évacuée.
Impliquant plus de 200 bénévoles et plusieurs dizaines de figurants volontaires, cet exercice de sécurité civile ambitieux, ayant donné lieu à l’évacuation fictive de près de 70 personnes, a notamment permis de montrer à la population que la Croix-Rouge française est capable d’intervenir de manière efficace en cas de crise majeure. « L’exercice EVACRUE est également un excellent entraînement pour nos bénévoles, explique Patrice Dallem, directeur de l’urgence et du secourisme à la Croix-Rouge française. En effet, ils ont pu toucher du doigt les difficultés auxquelles ils seraient un jour confrontés en cas d’évacuation : populations fragiles, en situation de handicap ou à mobilité réduite, personnes qui n’ont pas confiance en la Croix-Rouge ou qui ont subi un choc psychologique… C’est donc un entraînement très concret et extrêmement riche en enseignements ! ».
Une dimension européenne
Cet exercice grandeur nature s’inscrivait également dans le cadre du programme européen « Aware and Resilient », dont l’objectif est de sensibiliser les citoyens aux bénéfices de la préparation des catastrophes et à l’importance de créer des liens entre tous les acteurs, civils, forces de sécurité et élus locaux, au sein d’une communauté. « EVACRUE est le premier d’une série d’exercices de ce type qui se dérouleront dans plusieurs pays européens d’ici octobre 2014, explique Charlotte Strumpee, membre de la Croix-Rouge autrichienne. Un bilan sera ensuite réalisé, afin de modéliser un exercice qui puisse être proposé à toutes les sociétés nationales européennes qui le souhaitent. » Neuf délégués des Croix-Rouge autrichienne, bulgare, roumaine, lettonne et allemande ont ainsi participé à cette journée à titre d’observateurs. La France s’est donc lancée dans cette aventure dès le 5 juillet, et le bilan de cet exercice permettra de dégager des pistes d’amélioration, pour la préparation de la population comme pour la formation des bénévoles de la Croix-Rouge. Enfin, afin de partager les expériences dès le jour J, un exercice de mise en situation a été proposé aux habitants d’Alfortville en fin d’après-midi, « qui a pour objectif de réveiller les consciences, précise Christophe Talmet, responsable formation au sein de la direction du secourisme. Cela permet en outre de montrer que, si on ne peut pas maîtriser une catastrophe naturelle, on peut au moins apprendre à la gérer. »