L’isolement des amérindiens participe à leur vulnérabilité, notamment sur le plan sanitaire. La Croix-Rouge française mène depuis janvier 2008 un programme d’amélioration de l’accès à l’eau potable et d’assainissement, en soutien de la Croix-Rouge guyanaise.

Grand comme un quart de la France, le Guyana (ancienne Guyane britannique) est situé entre le Vénézuela, le Brésil et le Surinam. C’est l’un des pays les plus pauvres de la zone Amériques-Caraïbes. Environ 80% de sa population vit sur le littoral, le reste dans des villages très isolés, peuplés de communautés amérindiennes ou métissées, qui vivent souvent en autarcie.

Entrer en contact avec les communautés amérindiennes représente une gageure en soi. Il faut, pour les rencontrer, faire 4 ou 5 heures de bateau sur les canaux, à travers la forêt. Cette population vit dans des villages très difficiles d’accès, dans une extrême pauvreté et pratiquement coupée du reste du pays.

Les communautés possèdent leurs propres écoles et centres de santé primaire mais aucun système de santé digne de ce nom. Les conditions d’hygiène sont souvent désastreuses et, ajoutées au manque d’eau potable (83% de la population des villages n’y a pas accès), elles entraînent de nombreuses maladies et pathologies.

La Croix-Rouge française, en partenariat avec la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et grâce au soutien financier de la Commission européenne (Europaid a mis en œuvre un projet d’amélioration de l’accès à l’eau potable et d’assainissement dans les zones rurales de North West District et de Rupununi. Après une première évaluation des besoins et l’identification de 30 communautés bénéficiaires de ce programme, la Croix-Rouge française a entamé en janvier 2008 la réhabilitation et la reconstruction d’infrastructures en eau et assainissement (puits, latrines, points d’eau).

En complément de ces projets très concrets, une campagne de sensibilisation à l’hygiène a été développée avec la société nationale guyanaise, à destination des communautés. En parallèle, une formation des personnels de santé et des enseignants a été menée, afin de pérenniser les bonnes pratiques.

Créer des liens avec les communautés amérindiennes constitue la grande spécificité de cette mission. L’approche communautaire n’est pas toujours efficace immédiatement et l’impact d’un projet se vérifie dans la durée.C’est la raison pour laquelle la Croix-Rouge française a décidé d’effectuer une évaluation intermédiaire, fin septembre 2009, afin d’adapter le programme et d’en améliorer la qualité.Cette étape a permis de mieux comprendre les difficultés et besoins des communautés, de faire un état des lieux, de proposer d’autres solutions. "L’objectif final étant de bien cerner le mode de vie de ces populations pour affiner nos projets, voire de se remettre en question en cas de défaillance, explique Nicolas Pazery, chargé de la mission d’évaluation intermédiaire. Ce contact favorise également le dialogue avec les communautés, ce qui est essentiel. "

Le programme d’eau et d’assainissement prendra fin en avril 2010 et sera probablement suivi d’un projet similaire dans d’autres communautés amérindiennes du pays.

Par ailleurs, un projet de santé communautaire devrait être proposé, toujours dans le cadre des Objectifs du Millénaire visant à réduire les vulnérabilités.