Partie de Clichy-sous-Bois en début de mois, la Caravane d’été a posé ses bagages à la Ciotat, le 21 et 22 juillet. Une 6ème étape très réussie : de nombreux estivants ont pu s’initier aux gestes qui sauvent et mieux connaître les actions de la Croix-Rouge.

Ils affichent tous des mines bronzées mais en cette caniculaire journée, ils donneraient n’importe quoi pour un peu d’ombre et un souffle de vent ! La grande bleue est à deux pas, tentatrice !

Mais les 17 bénévoles, ceux de l’unité locale d’Aubagne et de La Ciotat et ceux de la caravane d’été, se sont contentés de l’admirer, pour monter les tentes de leur petit village sur le front de mer et aligner les sacs de cadeaux emplis de goodies, de pansements Hansaplast, le partenaire de la Caravane d’été.

Dernières vérifications, et les voilà fin prêts pour accueillir les visiteurs de cette première journée d’étape dans les Bouches-du-Rhône. Après 14 ans d’existence, le dispositif est bien rôdé et il a déjà initié près de 47 000 personnes aux gestes qui sauvent, tandis que l’Initiation à la Réduction des Risques (IRR) proposée depuis 4 ans a déjà touché plus de 1 400 personnes.

L'équipe de la caravane d'été

Cette année, c’est à Thibault Biju-Duval, 21 ans, secouriste dans le 4ème arrondissement de Paris depuis 4 ans qu’a été confiée la mission de coordonner et de diriger la Caravane d’été.

Une mission que le jeune homme prend très à cœur. « Je me suis donné comme objectif de faire aussi bien voire mieux que l’an dernier où 4 000 personnes avaient été sensibilisées sur 15 étapes. Il n’y en a que 12 cette année, donc j’aimerais bien que nous atteignions 3 400 personnes minimum. Jusqu’à maintenant, Epinal fut notre plus gros succès. En fait, il y a beaucoup de paramètres qui entrent en ligne de compte, pour le succès d’une étape. La météo évidemment, l’emplacement, le fait qu’elle ait lieu en semaine ou durant le week-end… »  

Et pour l’heure, Thibaut se montre plutôt optimiste : cette journée chaude, l’emplacement privilégié en bord de mer et les nombreux estivants sur la plage annoncent une bonne fréquentation, d’autant que les bénévoles qui se relaient pour proposer aux habitants et aux touristes de découvrir les animations gratuites de la Caravane apparaissent tous motivés. Au terme de la première heure d’ouverture du village, 43 visiteurs avaient déjà d’ailleurs participé aux divers ateliers proposés. Ils seront plus de 160 à la fin de la première journée de l’étape. Objectifs tenus ! 

« Alerter, Masser, défibriller », l’animation phare pour petits et grands

Au sol, les 17 mannequins et défibrillateurs de la traditionnelle animation AMD sont en place. Antoine, de l'équipe Urgence-Secourisme-Formation d'Aubagne-La Ciotat, s’apprête à commencer l’initiation devant un public très attentif et visiblement soucieux de bien maîtriser les gestes. Les questions fusent, les rires aussi, parfois.

Gabrielle a interrompu sa sieste sur la plage pour venir avec son petit-fils, Drice : «Pour le convaincre, je lui ai dit que c’était bien pour sauver mamie ! », dit-elle en riant. L’argument a porté car les voici tous deux s’essayant au massage cardiaque.« C’était une bonne idée et cela nous a permis de constater que ca ne se passe pas du tout comme dans les films. Demain je reviendrai avec mon second petit-fils », annonce Gabrielle, tandis que Drice va chercher fièrement son diplôme fraîchement imprimé à l’entrée du village, son premier diplôme, en fait.

Thierry, lui aussi, s’est inscrit. « On voit de plus en plus de défibrillateurs et nous avons même un au bureau. Alors autant savoir s’en servir et avoir les bons réflexes en attendant les secours, si cela peut sauver une vie », commente-t-il.  De fait, en France, toutes les 10 minutes, une personne meurt d’un accident cardiaque.

L’Initiation à la Réduction des Risques, pas si facile à expliquer aux plus jeunes

« Le régional de l’étape », comme il se définit avec humour, Jean-Sébastien Herbaut, de l’unité locale, anime déjà le module d’IRR devant un petit groupe d’un centre de loisir. « C’est un sujet de plus en plus d’actualité, et il est difficile à expliquer aux 7-10 ans », témoigne-t-il ensuite.

Malgré l’atelier conçu de manière très ludique, comme tous les autres ateliers de cette Caravane d’été, « la notion de catastrophe reste très abstraite pour les enfants. L’idée est donc d’abord de définir ce qu’est une catastrophe, de les amener ensuite à l’idée que cela peut arriver, puis de les sensibiliser aux bonnes réactions mais aussi de sensibiliser bien sûr leurs parents ».

Un jeu leur permet d’élaborer eux-mêmes leur sac de survie, à l’aide de cartes figurant un certain nombre d’objets qu’il faut choisir d’emporter avec soi ou non. Le petit Emilien, 8 ans, se prête sérieusement au jeu sous le regard amusé parfois de sa maman. « Une console de jeu ? En cas de catastrophe, tu l’emporte avec toi ou pas ? » Emilien élimine la carte, en haussant les épaules devant cette évidence : Il a déjà de la nourriture, un téléphone portable, des gants, une couverture de survie, un sifflet, une lampe de poche, des ciseaux, bref, déjà presque paré si la situation l’exige !

Prévenir les accidents domestiques, une animation pour les plus jeunes plébiscitée !

C’est simple, les enfants adorent ! Et Claude Mazuque, de la délégation de l’Hérault, s’amuse autant qu’eux. Pour la seconde année, il participer à toutes les étapes de la Caravane. « Pour moi, c’est presque comme des vacances ! » Devant lui, au premier rang, Amandine, Mattéo, Célia, participent activement. Le principe est simple : un dessin présente une situation, anodine ou pas, à la maison ou en plein air. Mais que recèle-t-elle comme danger ? Et que faut-il faire ? L’objectif est bien sûr d’inciter les 3-6 ans et les 6-10 ans à repérer les situations potentiellement dangereuses et surtout à appeler les secours.

Devant le dessin d’un petit bonhomme qui saigne du bras à la suite d’une coupure, ou dont la main est brûlée, la petite troupe pousse des cris d’effroi ! Une scène de barbecue dans le jardin, une promenade à la campagne en plein soleil ? A quoi faut-il penser ? A l’arrière, les parents rient souvent des réponses très spontanées de leurs enfants. Mais que l’on ne s’y trompe pas : cette animation s’adresse aussi à eux et même s’ils ont l’impression de bien connaître le sujet, Suzon, la mère du petit Mattéo, avoue aussi  qu’une « petite piqûre de rappel, c’est toujours utile ».

En France, un ménage sur deux a été touché ou sera touché par un accident domestique et en la matière, mieux vaut être averti de tous les risques que cachent nos environnements pourtant familiers et réagir efficacement.

A 18h30, Christian Drui, directeur local de l’urgence et du secourisme d’Aubagne-La Ciotat, s’avoue d’autant plus satisfait de cette première journée que c’est lui qui a incité la délégation départementale à se porter candidate pour accueillir la Caravane cet été. « En France, nous n’avons pas trop la culture du risque, comparé à d’autres pays. Cette caravane, c’est de l’initiation pure pour petits et grands et c’est aussi un excellent moyen de présenter les actions de la Croix-Rouge, pour recruter des bénévoles. L’environnement, l’ambiance détendue et ludique qui y règne contribuent beaucoup à son succès », conclut-il avant d’envisager l’hypothèse d’aller se rafraîchir en piquant une tête bien méritée dans la mer. 

Article : Marie Grézard / Photos : Marie Ménager

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