Aleth, le goût de l’urgence
Publié le 4 avril 2023
Partir en mission internationale fait partie de son ADN. Aleth Innocenti, médecin urgentiste de métier et mère de quatre enfants, s’est portée volontaire pour rejoindre le Malawi durant trois semaines aux côtés de six autres équipiers de réponse aux urgences. Elle intervient sur l’une de nos deux cliniques mobiles déployée dans le sud du district de Phalombe, dévasté par le cyclone Freddy le 12 mars dernier.
Qu’est-ce qui vous pousse à faire des missions d’urgence comme celle-ci ?
J’ai fait des études de médecine pour l’urgence précisément, et pour partir en mission à l’étranger. Je crois que c’est ma onzième ou douzième mission pour la Croix-Rouge française. La première, c’était en Haïti, après le séisme de 2010. Et avant cela, j’ai effectué beaucoup d’autres missions humanitaires. J’ai levé le pied durant quelques années, le temps d’élever mes trois premiers enfants - j’en ai quatre aujourd’hui - et puis le besoin de renouer avec le terrain et l'international est revenu. Ça fait partie de mon équilibre. Simplement, je pars moins longtemps désormais.
Quelles différences faites-vous entre les urgences dans votre métier et en mission ?
Je n’en fais pas vraiment. Sur le plan technique, sur les actes mêmes, le travail est le même, juste beaucoup plus intense. On peut effectuer 200 à 250 consultations par jour sur le terrain. Au regard de l’ampleur de la catastrophe qui a frappé le Malawi, on sait que l’on va traiter des plaies et des traumatismes. Il y a aussi toujours des maladies infectieuses liées aux conditions d’hygiène déplorables. Ici, nous sommes exposés à des cas de choléra, à d’autres épidémies et au paludisme.
Quel est le moteur de votre engagement ?
C’est l’échange et le travail en équipe, d’abord. On partage tout, on s’entraide… On vit 24/24h ensemble et ces moments de vie en collectivité créent des liens indestructibles. Et puis, c’est la relation avec la population, avec une autre culture. En mission, on crée des liens énormes avec les gens, les médecins locaux, les traducteurs… On s’apporte beaucoup, humainement. C’est une force incroyable !