Forte des expériences acquises dans la gestion des centres de vaccination lors de la grippe A/H1N1 et des centres de traitement Ébola, la Croix-Rouge française a été sollicitée par le ministère des Solidarités et de la Santé pour proposer des dispositifs de soutien logistique et technique à la campagne de vaccination contre le COVID-19, en complément des dispositifs prévus dans une centaine d’établissements publics de santé du territoire national. Les précisions d’Alain Rissetto, directeur national de l’urgence et des opérations de secours.

Alors que la campagne de vaccination démarre en ce début janvier, la Croix-Rouge française a fait des propositions concrètes au gouvernement pour mettre à disposition des dispositifs accessibles au plus grand nombre. Quelles sont ces propositions ?

Alain Rissetto : Au cours de plusieurs réunions avec le ministère de la Santé et des Solidarités et dans un courrier adressé aux agences régionales de santé, aux préfectures et aux collectivités locales, nous avons fait savoir notre capacité à déployer rapidement des dispositifs permettant de faciliter et d’accélérer la vaccination de la population. Nous sommes en mesure de proposer trois types de réponse :

-       l’ouverture de centres de vaccination sous forme de petites structures, légères et mobiles, pouvant être installées rapidement n’importe où : dans l’enceinte des établissements de santé, des gymnases ou autres lieux d’accueil du public ;

-       la mise à disposition de véhicules pour traiter rapidement des livraisons de lots vaccinaux, du matériel, des équipements de protection individuelle (EPI), etc. ;

-       le déploiement de dispositifs mobiles de vaccination destinés aux personnes les plus vulnérables et isolées, que l’on peut identifier à la fois lors de nos maraudes, notre plateforme téléphonique “Croix-Rouge chez vous” ou encore via nos dispositifs d’aide alimentaire. Nous avons la volonté d’aller vers les plus précarisés et les plus fragiles, de les recenser, les informer, les orienter, les vacciner s’ils le souhaitent.

Déjà engagée dans le dépistage massif de la population, la Croix-Rouge française dispose-t-elle de moyens suffisants pour mener une opération de cette envergure ?

A.R. : Nous avons appelé notre réseau – 66 000 bénévoles et 1 200 structures implantées sur tout le territoire national – à se mobiliser et à se tenir prêt. Il est évident que les défis logistiques sont importants, tout comme les ressources nécessaires. Mais nous savons mener des campagnes de vaccination et nous sommes des acteurs de l'urgence. Nous sommes prêts à participer à une campagne de vaccination de masse, mais il va de soi que nous ne pouvons pas être opérateur unique et qu’il faut nous inscrire dans une collaboration inter-opérateurs sur un tel dispositif.

Comment réagissez-vous face à la polémique sur l’utilité du vaccin face à l’épidémie de COVID-19 ?

A.R. : Nous sommes convaincus que les vaccinations protègent chaque année la vie de centaines de millions de personnes dans le monde et permettent de maîtriser la propagation de nombreuses maladies qui frappent d’abord les plus fragiles. Il ne nous appartient pas de porter un jugement sur la stratégie vaccinale du gouvernement. Nous défendons des positions de principe telles que la liberté de choix, l’accessibilité pour les plus vulnérables et la sécurité de la population.

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