A Croix-des-Prés avec la clinique mobile Croix-Rouge
Publié le 22 janvier 2010
Samedi matin, le 4x4 chargé de matériel médical de soins primaires, Aleth médecin française, Monica, infirmière suédoise et Gunnel, sage-femme suédoise, partent pour le quartier de Croix-des-Prés, dans l’enceinte des locaux de la Croix-Rouge haïtienne, partiellement détruits lors du séisme.
Arrivée sur place l’équipe se met rapidement en place, à l’extérieur bien entendu : installation des tables de soins, disposition du matériel, coin accueil et enregistrement des patients, une bâche en plastique est tendue afin de se protéger du soleil. Et c’est parti pour 3 heures de consultation.
Gunnel s’occupe des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes, Aleth voit les autres patients, Monica est en support. Durant trois heures, la cadence est soutenue. "C’est la troisième fois que nous venons ici et nous voyons toujours autant de cas lourds", commente Aleth. Ici on ne fait pas de "bobologie", les blessures sont sérieuses, plaies infectées, suivi d’amputation, certains cas sont orientés vers des structures chirurgicales, comme ce garçonnet de 10 ans, dont le pouce et l’index ont été presque sectionnés, ou cette femme qui arrive en civière avec une plaie infectée à la jambe… "Tous ces gens ont été blessés par la chute de blocs de béton ou d’objets lourds… Ils ont besoin de soins quasi quotidiens et ne peuvent pas se déplacer jusqu’aux hôpitaux", raconte Aleth. Des infirmières de la Croix-Rouge haïtienne sont là pour faire des pansements et d’autres volontaires orientent les personnes et font office de traducteurs pour ceux qui ne parlent pas le français.
Dans ce quartier de Croix-des-Prés sur les hauteurs de Port-au-Prince, les dégâts sont considérables. Un homme arrive au dispensaire demandant des gants : dix jours après le séisme, il vient de retrouver sous les gravats le corps de sa femme et de son fils… Il reste encore de nombreuses personnes prises sous les décombres.Au total, 55 patients pour ces quelques heures de consultation… Mais il est temps de ranger le matériel, car l’équipe part ensuite en évaluation pour trouver d’autres sites pour le lendemain. "Nous avons aussi une formation sur la chirurgie d’urgence demain avec le Comité international de la Croix-Rouge", explique Aleth. Même si les cas chirurgicaux diminuent et que le Gouvernement souhaite aujourd’hui mettre l’accent sur les soins post traumatiques et des campagnes de vaccination, le suivi des amputations est notamment important.