Durement touchée par de violents orages au mois de mai 2012, Nancy symbolise l’une des dernières communes victimes d’inondations majeures. C’est pourquoi la Croix-Rouge française a choisi cette ville pour le lancement national de sa Journée mondiale des premiers secours (JMPS), le 8 septembre 2012. Cette année, la prévention et la préparation aux catastrophes étaient à l’honneur.

Dans la nuit du 21 au 22 mai 2012, en l’espace de trois heures, de violents orages ont déversé 11 millions de m3 d’eau sur l’ensemble des communes de la Communauté urbaine du Grand Nancy avec une force dévastatrice. Le bilan de ces intempéries est important : une habitante est décédée, 2300 foyers, plus de 200 commerces et près de 200 bâtiments et biens publics de l’agglomération ont été sinistrés. Avenues et caves inondées, voitures à la dérive, paysages de désolation : une catastrophe qui rappelle que cela n’arrive pas qu’aux autres. En effet, une personne sur deux dans le monde risque d’être affectée au moins une fois dans sa vie par une catastrophe naturelle, et en France, deux communes sur trois sont situées en zone inondable.

Responsabiliser les citoyens

La Croix-Rouge française, référence sur la question du secourisme, est le premier organisme d’initiation et de formation aux premiers secours. Elle est également, depuis le 1er juillet 2012, le seul opérateur à avoir intégré l’Initiation à la réduction des risques (IRR) dans la formation Prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1), diplôme de premiers secours reconnu par l’Etat. A Nancy, samedi 8 septembre 2012, elle a donc réaffirmé ce message fondamental : « Préparez-vous à être prêts ».

« Nous devons être des citoyens engagés capables d’agir et de répondre face à des situations difficiles ou un accident, explique Christophe Talmet, délégué national chargé de la formation à la Croix-Rouge française. Nous sommes très souvent le premier témoin, le premier à avoir une action qui va permettre de sauver quelqu’un ou éviter qu’un événement ne s’aggraves, d’autant plus si nous sommes préparés. Il est donc important de prendre le temps de se former aux gestes essentiels, de premiers secours comme de survie. » Dans le village Croix-Rouge installé au cœur de Nancy, deux formations – l’AMD (Appeler, masser, défibriller) et l’IRR - ont été proposées tout au long de la journée à ceux qui le souhaitent, et l’intérêt des habitants de la ville était au rendez-vous. « Nous sommes très satisfaits de voir la curiosité des visiteurs, témoigne Christelle Coron, directrice départementale adjointe à la formation. Ils viennent nous demander des renseignements, participent aux formations. Il est évident que les événements du mois de mai les ont affectés et motivés à se préparer davantage. »

Le Professeur Danièle Sommelet, présidente de la délégation départementale de la Croix-Rouge 54 complète : « ces inondations ont largement donné à réfléchir sur le déficit d’information et de formation de la population sur ces différents risques. » Un constat qui conforte ainsi la Croix-Rouge française dans sa volonté de faire émerger une conscience et une connaissance des risques, afin que le citoyen puisse passer du statut de victime potentielle à celui d’acteur de sa sécurité et de celle de ses proches.

Des risques en augmentation

La prévention et la formation sont d’autant plus nécessaires que depuis plus de 10 ans, le nombre de catastrophes, en France comme à l’étranger, ne cesse d’augmenter. En comparant les données de la période allant de 1997 à 2006 avec celles de la décennie précédente (1987 – 1996), elles sont passées de 4241 à 6808, soit une augmentation de 60%. Pourtant, selon une étude IFOP pour la Croix-Rouge française réalisée en 2010, moins d’une personne sur deux se sent suffisamment informée sur l’attitude à adopter en cas de catastrophe naturelle, et 71% des Français estiment avoir besoin de suivre une formation aux premiers secours. Ces chiffres invitent par conséquent la Croix-Rouge française à poursuivre son action de sensibilisation et de formation. Et ils expliquent pourquoi l’IRR, samedi 8 septembre, a affiché complet. Est-ce que je connais les risques ? Le système de secours en cas d’urgence ? Ai-je un plan en cas de catastrophe ? Un kit de survie ? A qui dois-je porter secours ?... Autant de questions qui sont évoquées de manière très concrète dans ces sessions, car prévenir, réfléchir et anticiper permet de réduire considérablement les conséquences d’une situation d’urgence.

Anne-Lucie Acar