Cela n’était pas arrivé en France depuis février 2018. Cette semaine, une vague de froid intense a déferlé sur la Métropole, arrachant au thermomètre des températures négatives. Des conditions météorologiques particulièrement dangereuses pour celles et ceux n’ayant nulle part où dormir. Alors, très vite, nous nous sommes organisés.

Les températures ont chuté dans un grand nombre de départements français, et notamment une large moitié nord du pays et dans l’ouest, entraînant l’activation d’un plan “grand froid” par les préfectures. A l’origine de ce souffle glacial ? Le phénomène météo appelé “Moscou-Paris”, ayant fait plonger les températures hivernales dans des affres négatives, jusqu’à -8° par endroits.

Un froid saisissant particulièrement dangereux et parfois meurtrier pour les personnes précaires, à la rue : malades, âgées et même enfants. Partout en France, nos volontaires unissent leurs forces, gonflent les rangs et renforcent leurs missions quotidiennes pour soutenir celles et ceux dont le froid menace la survie.

Face au froid, nos volontaires s’organisent

Si bénévoles et salariés œuvrent toute l’année pour la mise à l’abri des personnes exclues, nos actions s’intensifient lorsque les températures tombent : multiplications et élargissement des secteurs des maraudes, ouverture de centres d’hébergement d’urgence ou encore de centres d'accueil de jour et de nuit 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7… Pour répondre aux besoins vitaux qu’entraîne le froid glacial - avoir un lieu où dormir, de quoi se nourrir, s’hydrater, communiquer, se doucher et bien sûr se réchauffer - les 246 équipes de maraudes et Samu sociaux de la Croix-Rouge restent en alerte et mobilisables à tout moment, aux quatre coins de l’hexagone.

Dans le 10e département de France, tout s'est d’ailleurs mis en place très vite et sans difficulté, à la suite de l'activation du plan grand froid : "On a un scénario bien rodé, qui fait qu'on peut mettre en place rapidement nos actions", confirme le directeur des services socio-éducatifs du pôle social de l'Aube de la Croix-Rouge, Gérald Mence.

Habituellement ouvert le matin, l'accueil de jour qu'il supervise est accessible toute la journée, en réponse aux températures saisissantes. "On a entre 12 à 15 personnes qui se présentent l'après-midi. Les autres années, on avait moins de monde, entre 4 et 5 personnes", constate-t-il. Des maraudes nocturnes (20h30 - 22h) sont quant à elles menées depuis et des places d'hébergement exceptionnelles ont été ouvertes (15 sur le département de l'Aube, dont 3 portées par la Croix-Rouge).

Dans le Pas-de-Calais, un contexte particulièrement difficile

Pas de plan grand froid activé dans le Pas-de-Calais, mais des températures tout de même négatives (entre -1° et -2°), et surtout accentuées par l’humidité ambiante des foyers, se relevant à peine des inondations des derniers jours.

“Il y a eu des solutions d’hébergement ou de relogement trouvées pour tous les sinistrés. Quant à ceux restés chez eux, nos bénévoles ont pu apporter des radiateurs électriques afin qu’ils se réchauffent. Le froid couplé à l’humidité ambiante est vraiment terrible”, explique Fabienne Berquier, présidente territoriale du Pas-de-Calais qui, aux côtés d’une cinquantaine de bénévoles sur le pont chaque jour, continue de mener des actions solidaires : livraison et distribution de colis alimentaires, nettoyage des maisons, soutien psychologique permanent…

“Créer du lien, soutenir moralement les gens : les bénévoles sont vraiment là dans leur mission, désireux de se sentir utiles. Ils tiennent bon grâce à ça”, ajoute-t-elle.

Photo : Leif Carlsson

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