C’est un phénomène extrême qui a frappé l’est de la Libye dimanche 10 septembre. Des quantités d’eau monstrueuses sont tombées et des coulées de boue ont ravagé plusieurs villes, dont la ville côtière de Derna, la plus dévastée. L’eau est parfois montée jusqu’à trois mètres de haut. Depuis son apparition, la tempête Daniel a fait des milliers de morts et disparus selon un bilan très provisoire. Les besoins humanitaires sont évidemment énormes.

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L’état d’urgence avait été décrété 72 heures avant le passage de la tempête Daniel, prédisant un phénomène météorologique extrême. Mais rien n’a pu freiner sa route. Plusieurs villes sont coupées du monde. Conséquence de pluies diluviennes, des crues soudaines et dévastatrices ont emporté routes et constructions dans plusieurs villes côtières de l’est du pays. À Derna, ville de 100 000 habitants située à environ 900 kilomètres de Tripoli, des ponts et deux barrages se sont effondrés, entraînant des inondations et des coulées de boue puissantes qui ont emporté des quartiers entiers avec leurs habitants. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) parle de plus de 20 000 personnes déplacées à Derna, 3 000 à al-Bayda et 2 000 à Benghazi, deux villes situées plus à l’ouest. Le bilan est encore très incertain mais l’on compte déjà plusieurs milliers de morts et de disparus, sans compter des milliers de personnes sans abri.

“Un énorme challenge logistique”

Des villes sont coupées du monde, des centaines d’habitants bloqués dans des zones difficiles d’accès, alors que les équipes de secours, épaulées par l’armée, tentent de leur venir en aide. C’est d’ailleurs dans ces opérations de secours que trois volontaires du Croissant-Rouge libyen ont péri. Benoît Carpentier, porte-parole de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) parle d’”urgence absolue”, même si l’on n’a pas encore de vision globale de la situation. “Nos priorités pour l’heure sont de poursuivre les recherches de survivants, de les soigner, de réunir les familles et d’enterrer les morts”, précise-t-il, ce que fait le Croissant-Rouge libyen depuis déjà plusieurs jours. Mais l’accès aux zones touchées est encore difficile voire impossible, l’eau étant partout. “C’est un énorme challenge logistique”, dit-il.

Appel à l’aide internationale

"Les besoins humanitaires dépassent largement les capacités du Croissant-Rouge libyen et même les capacités du gouvernement", estime le chef de la délégation libyenne de la FICR, Tamer Ramadan. Le gouvernement de l'Est de la Libye* a d’ailleurs lancé un appel à l'aide internationale, tout comme la FICR qui a lancé un appel d'urgence.“Aidez-nous à sauver ce qui reste de Derna”, a lancé lundi soir le ministre de la Santé du gouvernement de l’Est de la Libye aux “pays amis” sur les médias.

Nous sommes en lien avec le Croissant-Rouge libyen et la FICR qui lance des évaluations sur le terrain avec ses équipiers de réponse rapide.

La tempête Daniel avait déjà balayé la Grèce, la Turquie et la Bulgarie au cours des jours précédents, faisant au moins 27 morts. Son passage au-dessus des eaux chaudes de la Méditerranée l’a revigorée et transformée en médicane, une dépression très forte semblable à un cyclone. La Libye s’est hélas trouvée sur sa trajectoire.

*Deux gouvernement se partagent le pouvoir en Libye

Crédit photos : LibyaRC

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