Le dépistage massif de la population fait partie des actions menées actuellement pour lutter contre la propagation de l’épidémie de Covid-19, notamment depuis l’arrivée des tests antigéniques, qui constituent un outil supplémentaire pour réduire les chaînes de transmission virale. Grâce à son maillage territorial exceptionnel et à l’engagement de ses bénévoles, la Croix-Rouge française est aujourd’hui mobilisée sur plusieurs opérations d’envergure. C’est notamment le cas dans les régions Occitanie, Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes.

Disponibles depuis le mois de novembre, les tests antigéniques sont réalisés par prélèvement par voie nasale et ont pour objectif de déterminer si la personne qui vient se faire dépister est infectée au moment du test. La nouveauté ? Avec un résultat disponible en 15 à 30 minutes (contre 24 à 72 heures pour les tests RT-PCR), ces tests antigéniques permettent la mise en œuvre sans délai des mesures d’isolement et de contact tracing. Un outil supplémentaire – qui n’exclut en rien le strict respect des mesures barrières – pour réduire les chaînes de transmission virale.

Depuis le début de la pandémie, la Croix-Rouge française est pleinement mobilisée pour apporter son soutien à la population, à travers des actions nombreuses et pertinentes (appui aux SAMU – Centres 15, lutte contre l’isolement social, renforcement des maraudes, distribution alimentaire, renfort aux établissements, information auprès des citoyens, etc.). Alors que l’épidémie ne semble pas marquer le pas, la participation de la Croix-Rouge française aux opérations de dépistage organisées en ce moment par plusieurs régions illustre l’engagement sans faille de l’association.

> En Occitanie, une campagne au service des plus fragiles et un partenariat innovant

La Croix Rouge française, l’Agence régionale de santé (ARS) et la région Occitanie ont lancé mi-novembre l’opération « Proxitest », une campagne de tests mobiles à destination des populations et des territoires éloignés des centres de dépistage (c’est-à-dire situés à plus de dix kilomètres d’un centre de dépistage existant). « Cette convention est le fruit d’un partenariat innovant entre trois acteurs qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble, explique Alain Vancapernolle, directeur territorial de la Croix-Rouge en Haute-Garonne. En effet, l’ARS est généralement en lien avec les établissements de notre association, mais pas avec les bénévoles. C’est donc une belle occasion de s’associer pour cette campagne, d’autant plus que celle-ci s’adresse en priorité aux publics précaires, ce qui nous tient particulièrement à cœur. » Concrètement, la Croix-Rouge française est impliquée dans cette opération de A à Z, de l’accueil sur place à la transmission des tests aux laboratoires, de la réalisation des tests antigéniques à l’annonce des résultats aux personnes. Au 15 décembre, 34 opérations ont été réalisées ou planifiées dans les treize départements que compte la région Occitanie, et plus de 200 bénévoles se sont mobilisés. « Pour nous, cette campagne de dépistage mobile a plusieurs points forts : le public cible, qui est au cœur de notre engagement, la solidarité régionale entre les territoires, la visibilité de notre association et, enfin, la valorisation de l’action bénévole (action sociale, urgence et secourisme), alors que certaines activités sont à l’arrêt en raison de la crise sanitaire », complète Alain Vancapernolle. Signe du bon fonctionnement de l’opération, de nouveaux lieux viennent d’être inscrits au programme : les résidences universitaires (Crous) de six villes de la région (Montpellier, Tarbes, Castres, Toulouse, Albi, Nîmes). « Douze journées de tests y sont organisées durant la semaine du 14 décembre, avec un objectif : que les étudiants puissent se faire tester avant d’aller passer les fêtes en famille », ajoute Alain Vancapernolle. Cette campagne est pour l’instant programmée jusqu’au 15 janvier, mais elle pourrait être prolongée en fonction du contexte sanitaire.

> Dispositif de dépistage itinérant et tentes de tests antigéniques en Ile-de France

Dès le mois de septembre, un dispositif mobile de dépistage a été déployé dans la région pour aller à la rencontre des personnes éloignées des centres-villes et des laboratoires. Géré par les équipes de la Croix-Rouge française, il permet de proposer des tests Covid-19 (PCR et sérologiques) à bord d’un bus et de réduire ainsi les fractures territoriales. Par ailleurs, depuis le mois de novembre, la région Ile-de-France propose à sa population de se faire tester rapidement, en installant des dispositifs dans les lieux de passage, avec un résultat sur site en moins de vingt minutes. Elle a ainsi mis en place des tentes de tests antigéniques à proximité des gares de la région et, depuis la réouverture des commerces, dans les principaux centres commerciaux franciliens. Là aussi, la Croix-Rouge française est mobilisée pour que tout se passe le mieux possible : ce sont les volontaires de l’association qui accueillent et vérifient l'éligibilité des patients, avant la réalisation du test par une infirmière. « Actuellement, nous sommes présents dans 50 gares franciliennes et dans 12 grands centres commerciaux », précise Philippe Le Gall, président de la délégation régionale de la Croix-Rouge en Île-de-France. L’association intervient également dans les centres de formation d'apprentis (CFA) de la région, pour accompagner les jeunes apprentis dans leur dépistage. Enfin, depuis plusieurs mois, les équipes de la Croix-Rouge française sont présentes à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle pour accueillir et accompagner les voyageurs qui doivent effectuer un test, prendre leur température, les orienter efficacement.

> Participation à la campagne lancée le 16 décembre en région Auvergne-Rhône-Alpes

Suite à l’annonce du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, de lancer une campagne de dépistage massif du 16 au 23 décembre sur son territoire, la région a mobilisé plusieurs réseaux associatifs, dont la Croix-Rouge française, pour participer à cette opération. Dès le 16 décembre, les équipes de la Croix-Rouge de la région (bénévoles et salariés en mission courte pour l’occasion) seront présentes dans une dizaine de gares, sur des sites fixes ainsi que plusieurs dispositifs itinérants. « Notre mission est l’accueil de la population, l’orientation et le secrétariat au sein des sites de prélèvement, précise Philippe Deyres, vice-président de la délégation régionale Auvergne Rhône-Alpes. Nous sommes là pour écouter, guider, rassurer. Si le résultat du test est positif, nous expliquons aux personnes les actions à mettre en place : information sur la notion d’isolement, processus à suivre auprès de la CPAM pour se déclarer Covid+ et entraîner ensuite la détection des cas contacts. S’il est négatif, nous les invitons à rester prudentes et à ne surtout pas négliger les gestes barrières. Enfin, dans certains cas, nous pourrons être sollicités pour la partie gestes techniques, mais uniquement sous le contrôle de personnels de santé et après autorisation préfectorale par du personnel formé. » Au total, une cinquantaine de volontaires de l’association seront mobilisés chaque jour de participation à cette campagne.

Anne-Lucie Acar

Dispositif de dépistage à Saint-Martin

Les Antilles françaises se préparent à accueillir un grand nombre de touristes pour les fêtes de fin d’année. Privés de ski, bon nombre de vacanciers ont opté pour un séjour au soleil, d’autant plus que la réglementation liée à la pandémie de COVID-19 y est plus souple qu’en métropole. Seule la Martinique est confinée, tandis que les déplacements d’île en île sont limités. A Saint-Martin, la gestion de la crise est particulière, en raison de la double nationalité de l’île – française et néerlandaise. Côté français, la Croix-Rouge française a été mobilisée pour déployer un dispositif de dépistage conséquent pour gérer l’afflux de touristes et les mouvements de population. 

Depuis un arrêté datant du 6 novembre 2020, le test de dépistage est obligatoire sur la partie française de Saint-Martin. La Croix-Rouge française a été chargée de mettre en place un dispositif de dépistage du COVID-19 en lien avec l’Agence régionale de santé (ARS). Un véritable circuit organisé a été installé, permettant aux personnes souhaitant se faire dépister d’être accueillies dans leur voiture, par un système de drive, puis d’effectuer le test et d’attendre sur un parking le résultat, sans jamais sortir de leur véhicule. Les bus santé de la Croix-Rouge française ont été transformés en laboratoires d’analyse et les secouristes formés aux tests antigéniques PCR afin d’appuyer les infirmiers dans la prise en charge des personnes. Ce sont ainsi 50 à 70 tests qui sont réalisés chaque jour, sept jours sur sept.

Le dispositif de dépistage a été élargi fin novembre dernier en prévision de l’afflux de touristes pour les vacances de Noël. L’enjeu économique est majeur sur ce territoire qui dépend presque exclusivement du tourisme. Ainsi, depuis le 28 novembre, toute personne arrivant sur l’île est systématiquement dépistée près de l’aéroport international de Grand Case. Les bénévoles de Saint-Martin sont appuyés par le pôle établissement de Guadeloupe et la délégation territoriale de Guadeloupe. De 100 à 150 tests pourront y être effectués chaque jour, grâce à la mise en place de deux laboratoires. Les autorités ont demandé le maintien du dispositif Croix-Rouge jusqu’à fin février au moins. Le site pourra éventuellement être converti en site de vaccination, selon les consignes du gouvernement.

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